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Séries Rellik : Un crime à l’envers

Rellik : Un crime à l’envers

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Rellik ou killer écrit à l’envers. Nous venant des frères Harry et Jack Williams — à qui l’on doit également The Missing et Liar —, cette série policière de BBC One se propose de nous raconter une classique histoire de chasse au tueur en série avec un twist : on commence l’histoire par la fin et on remonte le temps pour découvrir où tout a commencé.

Avec un tel concept, vous ne serez pas surpris d’apprendre que Rellik se présente comme le genre de séries qui demande à son spectateur d’être attentif pour recoller les morceaux. Le procédé narratif en place réclame une gymnastique d’esprit qui n’est pas naturel au point de départ et il faut s’y habituer.

Malgré ce procédé, on ne perd néanmoins pas cet élément de recherche du tueur, si ce n’est que certains pans du récit prennent une dimension différente lorsque l’on revient à leurs origines. Rellik s’affirme d’ailleurs avant tout dans la déconstruction de son protagoniste, le DCI Gabriel Markham (Richard Dormer).

Ce dernier traque avec sa collègue Elaine (Jodi Balfour) le tueur en série qui asperge ses victimes d’acide avant de les tuer. Lui-même a le visage défiguré par l’acide, sans que l’on sache dans quelles circonstances cela s’est produit.

C’est inexorablement un homme transformé par cette traque qui nous est introduit, et chaque épisode qui passe nous rapproche du Gabriel d’avant, de cet alpha male qui entretient une culture de bully au sein même de son bureau. Homme déjà compliqué et difficile au point de départ, ces traits de caractère les moins séduisants s’intensifient alors que l’on remonte le temps. L’opposition entre l’apparence physique du personnage et ce qu’il est à l’intérieur manque sincèrement de subtilité.

Gabriel Markham n’est pas Dan Anderssen, malgré une performance par Richard Dormer qui gagne en intérêt au fil de la saison. Face à lui, Jodi Balfour est forcée de délivrer un jeu souvent trop monotone — cela trouvant une explication dans la conclusion. Surtout, bien peu sont développés autour d’eux pour devenir des personnages à part entière.

Les petites histoires de bureau qui viennent occuper les épisodes servent à nous illustrer le type d’environnement de travail qui fut développé par Markham, mais ressemblent plus à des histoires bouchant les trous.

La formule de Rellik conserve donc le jeu de pistes, autant pour ses personnages que pour son intrigue, que l’on peut attendre d’une telle série policière. Elle nous plonge néanmoins dans un univers qui n’est pas des plus accrocheurs, la faute à un traitement qui est au fond superficiel.

Rellik est une série qui demande un peu trop au point de départ sans vraiment offrir grand-chose en échange. Il faut donc prendre son mal en patience pour que le choix narratif se transforme pour devenir plus que ce qu’on pourrait réduire à un gimmick et ainsi porter ses fruits. Notons que la formule est par ailleurs brisée pour une conclusion satisfaisante répondant à l’essentiel des questions que l’on pouvait avoir.


Originellement publié en novembre 2017, cet article est remis en avant à l’occasion de la diffusion française sur 13e Rue, chaque dimanche à 20h55 à partir du 25 février 2018.