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Resurrection : De retour sans explication (saison 1)

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Resurrection Saison 11 - Resurrection : De retour sans explication (saison 1)

Quand l’agent Bellamy ramène dans la petite ville d’Arcadia un jeune garçon américain de 8 ans qui a été retrouvé en Chine, il ne se doute pas que celui-ci est mort depuis plus de 30 ans et qu’il n’est pas le seul à faire son retour.

Nouvelle série d’ABC adaptant le roman Face à eux de Jason Mott, Resurrection nous parle de morts qui reviennent auprès de leurs familles des années après leurs décès, mais ils ne sont pas des zombies. Il n’est donc pas question d’horreur ici, puisque ce show développé par Aaron Zelman (Damages, The Killing) préfère jouer dans le registre du drame familial teinté d’une légère couche de mystères.

Si le pitch est similaire à celui de Les Revenants, Resurrection se construit sur d’autres bases et s’affirme sans tarder comme un show portant visiblement la marque du network qui le diffuse. Une réalisation aseptisée et une tendance à abuser de la carte émotionnelle définissent rapidement la série en dépit d’un pilote qui laissait penser qu’il y avait un potentiel réel derrière le mystère de départ.

Malheureusement, les mésaventures de l’insipide agent Bellamy et des gentils habitants d’Arcadia vont vite se mettre à tourner en rond. Les scénaristes de Resurrection étaient visiblement plus intéressés par ce qui avait un intérêt secondaire, laissant alors de côté ce qui aurait dû être traité de front dès les premières heures. Dès lors, aucun protagoniste ne semble vouloir poser les bonnes questions. En fait, personne ne parait vraiment savoir quoi faire et, malgré la courte durée de cette première saison, rien n’est véritablement accompli pour que quelque chose de concret soit réalisé.

En quelque sorte, ces 8 épisodes servent uniquement à installer un décor. Néanmoins, quand le season finale révèle ce vers quoi nous avons été entrainés, il est extrêmement difficile de ne pas questionner la pertinence de la direction empruntée.

Au-delà de son incapacité à livrer du suspense ou à construire et entretenir un mystère engageant, Resurrection n’a finalement réellement accompli qu’une chose. Elle nous a ainsi servi une exploration du deuil. C’est un sujet pertinent, tout particulièrement s’il est exploité à l’aide d’un acteur de la trempe de Kurtwood Smith. Malheureusement, ce n’est pas suffisant pour compenser l’écriture générique et les rebondissements paresseux qui caractérisent ce que la série a d’autre à offrir.

Tout ceci aurait peut-être pu être évité si les scénaristes avaient construit leur saison de façon à nous mener à un endroit où des réponses pouvant donner un minimum de sens à l’histoire pouvaient être livrées. À la place, il apparait au final qu’ils ne désiraient qu’étirer au maximum l’exposition de leur concept et ont attendu la toute fin pour commencer à donner corps à de véritables enjeux. Quand, aux trois quarts de la saison, l’agent Bellamy avoue ne plus avoir d’idées sur ce qu’il peut faire, il fallait certainement prendre cela comme un aveu de l’équipe créative qui ignorait visiblement quoi inventer de nouveau pour faire patienter avant l’heure de la conclusion. Cette dernière manquera d’ailleurs de piquant, remettant sérieusement en question l’intérêt qu’il pourrait y avoir à s’investir dans une suite.

Au final, Resurrection était prometteuse, mais rien n’a été fait jusqu’ici pour exploiter proprement son potentiel. Cette première saison évite d’aborder de front les mystères les plus évidents que présentait le pilote et n’est parvenue à explorer convenablement que la partie sur les retrouvailles entre le jeune Jacob et ses parents. C’est peu pour donner confiance dans ce que la saison 2 aura à offrir.