Cet article couvre les épisodes 5 à 13 de la première saison de Riverdale.
Le problème avec les séries centrées sur un groupe de lycéens est que la pluralité des personnages peut rapidement devenir un frein au bon déroulement de l’histoire. Après les premiers épisodes introductifs de Riverdale, il aurait été facile pour l’équipe créative de se disperser pour délivrer des développements génériques. Heureusement, une fois les présentations terminées et quelques intrigues mises à la poubelle (aka Archie et sa romance malsaine avec sa professeure), l’évolution de la série offre assez d’espace à ses protagonistes pour exister.
L’accent, à défaut d’être mis sur le meurtre de Jason Blossom, est ainsi mis sur le groupe d’adolescents à la dérive composé d’Archie (KJ Apa), Betty (Lili Reinhart), Veronica (Camilla Mendes), Jughead (Cole Sprouse) et, dans une moindre mesure, Cheryl (la sœur jumelle de Jason). De ce fait, leurs histoires individuelles, loin de l’enquête qu’ils doivent mener, occupent les devants de la scène et partent de leurs stéréotypes introductifs pour réussir à créer un réel sentiment d’évolution.
L’idée est avant tout d’utiliser le contexte pour développer l’acceptation des adultes qu’ils pourraient devenir. Comme dans toutes les autres séries de ce type, les épreuves qu’ils traversent sont là pour les forger à travers la douleur. Cependant, et bien que cela se fait de manière poussive, l’idée est avant tout de les forcer à l’introspection face aux actions de leurs parents. Sans surprise, ces derniers se révèlent en majorité être des pourritures qui attachent une plus grande importance à leurs secrets qu’au bien-être de leur progéniture.
Étonnement, Riverdale ne tombe pas dans les écueils qui pullulent dans ce genre d’histoires familiales et parvient à nuancer ces portraits de parents bourrés de défauts. Les Blossom apparaissent par exemple comme l’un des extrêmes du spectre et n’hésitent presque pas à justifier l’inceste et l’infanticide qui concluent leur histoire. À l’inverse, la famille Cooper ressort de cette fournée d’épisodes grandis par les révélations faites à leur sujet.
Si Alice Cooper (Mädchen Amick), la mère de Betty, apparaissait dans les premiers épisodes comme une insensible harpie prête à tout pour s’assurer de la réussite de sa fille, ce qui s’ensuit déconstruit son personnage pour donner une certaine légitimité à ses actions. Son côté maman-ours exacerbé a beau être une source de souffrance, il est le résultat logique d’un passé assombri par des mauvaises décisions qu’elle ne veut pas voir se reproduire.
La famille est donc le cœur de cette première saison de Riverdale et il n’est alors pas étonnant que le meurtre de Jason ou les enjeux socio-économiques soient relégués au second plan. Cela ne veut pas dire que l’un comme l’autre n’ont pas d’importance dans le récit, seulement qu’ils n’ont pas les mêmes ramifications sur le long terme. C’est pour cela que l’épisode final se concentre avant tout sur les conséquences que toutes les révélations ont eues sur les enfants et les parents.
Ainsi, voir notre groupe de lycéens arriver à comprendre les limitations et les possibilités de la relation qu’ils ont avec leur famille est un dénouement bienvenu qui permet de relancer l’intrigue en capitalisant sur le bagage émotionnel qui n’a cessé d’accroître au cours de la saison. Le statu quo désormais bouleversé par les directions prises d’une maisonnée à une autre a au moins de quoi intriguer pour la suite.
La saison 2 de Riverdale arrivera cet automne sur The CW et Netflix.