Riverdale a été un de mes coups de cœur de la saison hivernale. Il faut dire que l’histoire du meurtre de Jason Blossom lors de la première saison avait su tenir en haleine et dévoiler l’ambition de l’équipe créative. Retrouver Archie (KJ Apa), Betty (Lili Reinhart), Veronica (Camilla Mendes) et Jughead (Cole Sprouse) était dès lors un plaisir.
Pour la reprise, au lieu de nous propulser plusieurs semaines dans le futur, Riverdale nous replonge là où la série s’était arrêtée. Archie essaie désespérément de sauver son père suite à une blessure par balle, alors que, dans un autre coin de la ville, Cheryl (Madelaine Petsch), encore sous le choc de la culpabilité de son père et après son suicide, décide de mettre le feu au manoir familial. Il n’y a donc pas une seconde à perdre et les scénaristes ne semblent pas avoir envie de s’arrêter sur le meurtre de Jason Blossom plus que nécessaire.
L’histoire nous replonge dans le vif du sujet et réussit avec un certain brio à jongler entre les différentes intrigues sans ralentir son rythme de croisière. De ce fait, l’ensemble s’imbrique de manière organique pour former un tout satisfaisant. Cela est d’autant plus vrai en ce qui concerne Archie dont le rôle peinait à être justifié auparavant.
Placer sa famille au cœur du drame et, par extension, au centre du mystère qui alimentera cette saison, est un choix payant qui permet à Archie de ternir le rôle qu’il mérite. Après tout, Riverdale est une adaptation libre des publications Archie Comics, et il était décevant que le personnage principal soit autant en retrait au cours de l’enquête sur le meurtre de Jason Blossom.
Il n’y a donc plus qu’à espérer que ce changement de focus perdurera dans la suite, tout en gardant à l’esprit la nécessité de développer le reste de la distribution comme il se doit. En ce sens, les pistes lancées concernant les intrigues autour de Veronica, Jughead et Cheryl mériteraient qu’on y accorde plus d’attention. Entre le retour d’une dangereuse figure paternelle, un rapprochement avec les bandits du coin et des décisions aussi cruelles que terrifiantes, il est certain que l’univers de cette petite ville en apparence tranquille n’a fait que s’assombrir et ce n’est pas près de changer.
Au moins, la promesse des scénaristes d’explorer l’obscurité tapie à chaque recoin de Riverdale est sur la bonne voie. Cependant, l’inclusion de Greendale (la ville de Sabrina Spellman aka l’apprentie sorcière) à l’intrigue est discutable pour ce que cela peut impliquer pour la suite. Il est probable que Sabrina ne soit en rien magique si elle s’ajoute à l’univers, mais cette possibilité n’est pas à écarter et apparaîtrait comme une étrangeté difficile à justifier.
Finalement, ce début de saison est plus que satisfaisant pour une reprise. Riverdale n’a rien perdu de son style visuel et continue même à expérimenter pour l’élever au-dessus du typique teen show. Avec un nouveau meurtre à résoudre, plus personnel que celui de la première saison, nos détectives en herbe risquent d’avoir fort à faire. Il faut juste espérer que la commande de neuf épisodes supplémentaires n’affecte pas l’efficacité des scénaristes en les poussant à partir dans tous les sens.