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Séries Riverdale saison 2 en veut trop, mais n’en fait pas assez

Riverdale saison 2 en veut trop, mais n’en fait pas assez

Riverdale saison 2 - Riverdale saison 2 en veut trop, mais n'en fait pas assez

Au cours de sa première saison, Riverdale était habilement parvenue à se démarquer des autres séries adolescentes grâce à son esthétique, ainsi que par son exploration des dynamiques lycéennes et familiales. Il faut dire que même si l’idée de mêler teen drama et mystère meurtrier est désormais anecdotique, l’exécution offrait un sentiment de nouveauté bienvenu.

Pour sa seconde saison, le showrunner Roberto Aguirre-Sacasa et son équipe continuent de dépeindre le quotidien d’Archie (K.J Apa) et sa bande d’amis alors qu’un autre tueur sème les cadavres et que les tensions augmentent considérablement entre le nord et le sud de la ville. L’arrivée du père de Veronica (Camilla Mendes) qui trempe dans des affaires louches, puis de Chic, le frère perdu de Betty (Lili Reinhart), s’ajoute à l’équation pour complexifier les enjeux et entraîner les personnages dans des directions différentes.

Le problème est qu’à vouloir trop en faire — malgré une saison complète de 22 épisodes — Riverdale s’éparpille et noie ses personnages dans des intrigues tirées par les cheveux ou tout bonnement ridicules. Leur traitement est inégal d’un bout à l’autre de la saison, si bien que certains comme Josie (Ashleigh Murray), Kevin (Casey Cott), Fred Andrews (Luke Perry) ou Hermione (Marisol Nichols) deviennent de simples accessoires, aux apparitions ponctuelles et ennuyeuses.

Étant donné l’importante distribution, cela aurait pu ne pas être dérangeant si l’équipe créative n’avait pas lancé des pistes ou des sous-intrigues qui méritaient d’être creusées ou, dans le pire des cas, justifiées. Kevin Keller, par exemple, ressort de cette seconde saison sans qu’aucun développement ne soit fait à son sujet. L’idée qu’il explore sa sexualité et ce que cela implique dans une petite ville comme Riverdale était intéressante, mais se conclut finalement aussi rapidement qu’elle a été introduite pour ne plus être mentionnée.

Ce qui manque réellement à Riverdale est un sentiment d’équité entre les histoires présentées. Tandis que certaines disparaissent sans laisser de trace, d’autres traînent en longueur et affaiblissent les fondations de nos protagonistes principaux. Que ce soit Archie (de loin le pire du lot), Veronica, Betty ou bien Jughead (Cole Sprouse), tous prennent des directions décevantes qui, plutôt que de renforcer leur caractère ou les rendre attachants, les abêtissent jusqu’à ce qu’ils soient détestables.

Betty, grâce à son histoire de famille sombre et son affiliation au Black Hood, est probablement celle qui réussit à tirer son épingle du jeu puisque ses questions identitaires liées à la noirceur qui l’habite restent cohérentes avec qui elle est. Pour le reste, il est difficile, voire impossible, de croire aux histoires de mafia ou aux problématiques territoriales des Serpents qui parlent beaucoup, mais agissent finalement peu.

Il faut cependant reconnaître que cette seconde saison de Riverdale n’est pas complètement ratée. L’évolution de Cheryl (Madeleine Petsch) lui permet de trouver une position intéressante pour la suite de l’histoire sans renier ce qui la rendait attachante, malgré un complot familial peu convaincant. De plus, l’avant-dernier épisode parvient avec brio à multiplier les enjeux.

Dès lors que Riverdale place la vie de ses personnages dans la balance ou les confronte à des vérités dramatiques, la série réussit sans grand mal à délivrer le divertissement escompté. Il est alors dommage que cet aspect soit aussi ponctuel, un peu comme si les scénaristes cherchaient à briser la monotonie de leurs intrigues par un sursaut d’inspiration.

À l’arrivée, cette seconde saison de Riverdale apparaît comme bien inégale, malgré quelques idées et épisodes plus maîtrisés que la moyenne. La faute à des détours inutiles et des développements qui oscillent entre la bêtise et la superficialité. L’ensemble manque d’efficacité et ne parvient clairement pas à clôturer ses intrigues de manière satisfaisante, d’autant plus avec un cliffhanger de fin qui capitalise sur l’empathie inexistante ressentie pour Archie. Il n’y a plus qu’à espérer que les scénaristes favorisent en saison 3 les histoires individuelles et familiales qui faisaient le charme de la série en saison 1.

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