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Rosemary’s Baby : une grossesse anecdotique (mini-série)

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Après une grossesse qui n’a pas pu être menée à terme, Rosemary et Guy décident de repartir à zéro à Paris. Une suite de coïncidences les conduira à rencontrer les Castevet qui leur offriront énormément, mais ils ignorent le prix réel de cette amitié.

Nouvelle adaptation du roman éponyme d’Ira Levin sous la forme d’une mini-série, Rosemary’s Baby se découpe en deux parties de 1h30 chacune. Plus longue que donc que le fût la version cinématographique signée Roman Polanski, mais l’histoire reste la même – à quelques détails près.

Nous allons ainsi suivre Rosemary et Guy, son mari, alors qu’ils s’installent à Paris et voient leur vie prendre un virage positif grâce à l’influence de Roman et Margaux Castevet. Malgré ça, il y a quelque chose qui cloche, mais quoi ? La réponse arrivera bien entendu avant la fin, mais cela sera fait avec peu de conviction. Il faut dire que cette nouvelle adaptation semble par moment avoir été écrite dans l’idée que tous les spectateurs savaient exactement de quoi il était question. Forcément, beaucoup de monde a déjà vu le film de Polanski, mais l’intérêt de l’exercice est justement de toucher un nouveau public.

Dans ce sens, il est dommage que cette mini-série peine à trouver sa propre voix. Si la réalisation d’Agnieszka Holland est correcte et profite du tournage parisien pour offrir à cette version 2014 de Rosemary’s Baby une identité visuelle, elle se révèle être assez pauvre quand il est question de faire monter la tension. C’est là que la performance de Zoe Saldana fera une véritable différence. L’actrice portera vraiment l’ensemble sur ses épaules d’un bout à l’autre. En plus de donner à sa Rosemary une candeur rafraichissante qui aide à s’investir dans l’histoire au début, elle parviendra à se montrer suffisamment attachante pour donner envie d’aller jusqu’au bout. Le reste de la distribution devra par contre jongler avec du matériel quelque peu inégal, tout particulièrement Carole Bouquet et Jason Isaacs qui n’obtiennent clairement pas assez pour élever les Castevet au rang qu’ils méritent. De son côté, Patrick J. Adams livre une performance relativement générique qui en devient presque oubliable durant la seconde moitié.

Pour ce qui est de la construction de l’histoire, les éléments clés sont distillés aux bons moments, mais trop de distractions les empêchent de devenir conséquents. L’intrigue avance alors avec Rosemary qui note ici ou là que sa vie prend un tournant étrange. Il faut toutefois attendre le début de sa fameuse grossesse – à mi-parcours – pour commencer à voir une image se former. Cela dit, le montage semble être étudié pour contrer le suspense qui pourrait en découler.

Concrètement, la mini-série parait souffrir de sa longueur. L’histoire s’éparpille pour gagner du temps et cela a pour conséquence de diminuer l’impact des différents effets dramatiques. Entre chaque passage important, la tension se dissipe au lieu de s’accumuler. De plus, les grandes thématiques exposées ne sont pas véritablement développées – la corruption de Guy par les Castevet étant traitée de façon presque secondaire, les bases ne sont pas assez solides pour permettre au reste de s’épanouir.

Étonnement, malgré tout ses défauts, cette mini-série Rosemary’s Baby se laisse suivre facilement. Ce n’est bien entendu pas suffisant pour la rendre pertinente. Il y avait matière à faire plus, mais il aurait été nécessaire de chercher à réellement moderniser l’histoire pour y parvenir et cela n’a étrangement pas été fait.

Déjà publié en mai 2014, ce bilan de Rosemary’s Baby est aujourd’hui remis en avant à l’occasion de sa diffusion ce dimanche 29 novembre 2015 sur HD1 à partir de 20h50.