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Rush ou la frustration de l’annulation

Rush Saison 1 - Rush ou la frustration de l’annulation

Rush est une série que j’ai découverte il y a de cela quelques mois. Une grande partie de l’attrait que j’avais pour elle se trouvait dans sa tête d’affiche : Tom Ellis, que l’on retrouvera bientôt dans Lucifer, était parfait dans une série USA Network, son charme sans effort collant parfaitement avec ce que la chaîne tentait de nous vendre. Rush, c’est l’histoire de William Rush (Tom Ellis), docteur à domicile un peu spécial. Il est doué, mais il a ses démons, notamment la drogue. Son meilleur ami Alex (Larenz Tate) est marié et père d’une petite fille. Son assistante, Eve (Sarah Habel), est une femme possédant un passé difficile duquel Rush a réussi à la sortir.

Autant le dire tout de suite, Rush n’était pas la série de l’année 2014. Même si elle a essayé d’aller plus loin en promettant du sexe et de la drogue, tout comme sa compagne de l’été Satisfaction, cela reste du pur USA Network. Pour le meilleur – la fraîcheur du ton et le capital sympathie du casting –, mais aussi pour le pire – les intrigues plus génériques les unes que les autres. Le mélange se révéla quelque peu inégal, tous les personnages n’étaient pas forcément intéressants et certaines storylines ne valaient pas réellement la peine. Néanmoins, en filigrane, il y avait l’envie de Rush d’échapper à son passé, de devenir meilleur, pour lui et pour Sarah (Odette Annable), la femme qu’il a toujours aimée. Il y arrive, mettant de côté ses peurs et ses drogues de façon à être le meilleur homme possible pour celle qu’il aime.

Rien de nouveau sous le soleil certes, mais le dernier épisode de la saison remet tout en cause. Dans sa quête pour s’améliorer en tant que personne, Rush a rechuté plus d’une fois. Au vu du caractère résolument léger et optimiste de la série, on aurait pu penser que cela s’en tiendrait là, que William Rush aurait appris de ses fautes passées pour finalement aller de l’avant. Il se prépare même à quitter Los Angeles et recommencer sa vie avec Sarah. C’est précisément à ce moment-là que toutes ses erreurs lui retombent dessus, avec une force phénoménale. L’ultime épisode avance à cent à l’heure, est dur et terriblement accrocheur, se finissant sur une note de tristesse et de désespoir immense. Malheureusement, la série s’est arrêtée là-dessus.

Ce genre de choses est plus que commun dans le monde télévisuel. Bien souvent, des séries sont annulées après la diffusion de leur dernier épisode en date. Sachant très bien la réalité de l’espace dans lequel ils opèrent, les créateurs doivent alors prendre une décision. Soit résoudre toutes leurs storylines et peut-être en lancer une ou deux nouvelles pistes pour une hypothétique prochaine saison, ce qu’a par exemple fait Covert Affairs pour sa cinquième saison – la série ayant été finalement annulée derrière. Soit décider d’y aller franco et de bouleverser entièrement son univers, prenant ainsi le risque de laisser les spectateurs sur leur faim si jamais leur série ne se voit pas renouvelée.

Rush fait donc partie de la deuxième catégorie. Je savais que la série était annulée et même cela ne m’a pas empêché de me sentir lésé. Bien entendu, je n’étais pas surpris de quelque chose qui arrive très fréquemment. Les scénaristes ont eu totalement conscience de ce qu’ils faisaient et je dois avouer qu’ils l’ont très bien réussi, changeant dramatiquement le ton d’une série que je pensais uniquement réservée à l’été. C’est un pari qui n’a pas été récompensé. Ce sont des choses qui arrivent.

Je ne vais pas mentir, le cliffhanger non résolu de fin de cette première de Rush m’a bien frustré. D’une série sympathique à déguster en été, les scénaristes avaient décidé de mettre le paquet pour le dernier épisode, résolument sombre et extrêmement divertissant. Tous les personnages se sont vus durement confrontés à leurs erreurs passées, il y avait de la violence, de la douleur et de l’émotion… mais pas de saison 2.