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Salem : Qui a peur des sorcières ? (saison 1)

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Salem Saison 1 - Salem : Qui a peur des sorcières ? (saison 1)

Sept ans après avoir quitté Salem, John Alden revient dans sa ville pour la retrouver encore plus rongée par le puritanisme. Les habitants vivent désormais avec la peur des sorcières et, innocent ou coupable, personne n’est à l’abri.

Pour sa première série, la chaine américaine WGN America lance donc Salem, un show de fantaisie historique qui nous ramène 17ème siècle, au moment où les célèbres procès contre les sorcières eurent lieu. Le twist étant que celles-ci existent vraiment et que ce sont elles qui ont réellement la main mise sur les évènements dramatiques qui secouèrent la ville. Dès lors, le plus grand danger n’est pas forcément celui que tout le monde craint.

C’est en tout cas ce qui devient rapidement apparent quand les premiers condamnés se retrouvent pendus sur la place publique. Créée par Adam Simon et Brannon Braga, la série semble ainsi alors s’appuyer sur l’exploration des fondations et des conséquences de l’hystérie collective. Le tout étant fait avec une approche horrifique et, étrangement, avec une touche de romance.

Salem ne propose pas pour autant un mélange de genres. Il s’agit avant tout d’un drama fantastique qui joue avec des ressorts scénaristiques classiques pour développer son petit univers. Celui-ci est, il faut bien l’admettre, légèrement atypique. Ce n’est pas tant le décor colonialiste qui est responsable, mais l’exploitation du puritanisme pour faire naitre l’imprévu. Dans ce sens, c’est un show qui prend quelques risques, mais ceux-ci se révèleront au final assez réduits.

Il faut dire que l’intrigue s’égare sans trop tarder en palabres et autres digressions qui ne seront que rarement payantes. L’aspect horrifique du pilote est également rapidement dilué dans un scénario étrangement redondant qui donne l’impression que toute cette histoire n’a pas été complètement réfléchie au-delà des premiers épisodes. C’est probablement pour cela que l’arrivée d’Increase Mather, chasseur de sorcières et fanatique religieux, fera souffler un véritable vent de fraicheur à la mi-saison.

Entre la performance survoltée de Stephen Lang et la personnalité sans concession de son personnage, Salem a fini par trouver celui qu’il lui fallait pour embrasser pleinement son penchant pour l’excentricité. Bien entendu, c’est la romance entre le héros John Alden et la sorcière Mary Sibley sur laquelle les enjeux reposent en grande partie, comme le pilote l’expose clairement. Malgré cela, la folie ambiante que la chasse alimente est ce qui permet donc à l’ensemble de ne pas s’égarer.

Concrètement, cette première saison parvient à construire quelque chose qui tient quelque peu la route tout au long de ses 13 épisodes. La subtilité n’a pas contribué à cela, que ce soit dans l’écriture des dialogues ou dans l’interprétation de certains acteurs – Shane West ne s’est pas trop fatigué au final. Par contre, le show n’est pas en manque de figures mémorables qui grandissent dans l’absurdité de leurs storylines respectives pour rendre parfois le développement de l’intrigue bien plus réjouissante à suivre qu’elle ne devrait l’être.

Salem aurait pu être une série véritablement horrifique et elle avait également de quoi jeter un regard intelligent sur une page peu glorieuse de l’Histoire. Au lieu de cela, avec cette saison 1, elle a alterné entre le grand n’importe quoi délirant et la gravité rébarbative, le tout appuyé par une touche de gore sans conséquence et une propension pour le théâtral qui ne mène pas loin. Le résultat est par moment douteux, mais si on entre dans le jeu et si on ne prend pas tout cela bien au sérieux, cela se montre indéniablement divertissant à suivre.