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Avec l’aide de Lucy Lawless, la saison 2 de Salem a dépassé les attentes

Salem saison 2 lucy lawless - Avec l’aide de Lucy Lawless, la saison 2 de Salem a dépassé les attentes

Dans la série originale de WGN America, Salem est une ville rongée par le puritanisme et habitée par les sorcières qui souhaitent prendre le contrôle et ouvrir la porte au Diable. Entre la peste qui décime la population locale, les enfants orphelins qui disparaissent et autres gens sacrifiés sur l’autel des croyances des uns et des autres, plus que jamais il est bon de s’enfermer chez soi à double tour.

Cela n’empêchera pas pour autant une sorcière d’entrer chez vous, surtout qu’elles sont prêtes à tout pour parvenir à leurs fins. Seulement, pour Mary Sibley qui a complété le grand Rite à la fin de la saison 1 de Salem, elle va découvrir que ce qu’elle pensait vouloir n’était pas vraiment ce qu’elle recherchait. Elle va alors en payer le prix fort dans une guerre de sorcières qui l’oppose à la Comtesse Marburg.

« Meilleur est le méchant, meilleur est le film » disait Alfred Hitchcock et on peut dire que Salem suit bien cette idée avec la Comtesse Marburg, incarnée avec brio par Lucy Lawless. S’il avait fallu attendre l’arrivée d’Increase Mather en première saison pour que Salem puisse enfin se voir doté d’une direction plus précise, la seconde se révèle dès le départ plus cohérente et mieux construite grâce à la Comtesse et son fils.

Salem s’affirme à coup de sorts macabres, de cure de jouvence sanguinolente ou encore d’enchantements amoureux. Entre Mary Sibley et la Comtesse se joue une guerre de pouvoir où les alliances et mésalliances sont nombreuses et dictées par celle qui gagne la partie.

Au fil des épisodes, Mary Sibley devient une figure tragique, une femme qui a été brisée et a vendu son âme pour obtenir justice. L’équipe créative ne cherche pour autant pas à faire de la sorcière une victime, mais juste – comme avec Tituba – à expliquer ce qui l’a poussé à faire ses choix.

Si Anne Hale se distinguait des autres par une certaine naïveté, elle se transforme sous nos yeux en sorcière marchant dans les pas de Mary Sibley. Alors que la relation entre cette dernière et John Alden conserve sa nature tortueuse, celle d’Anne avec Cotton insuffle par contre humour ou poésie de manière presque inattendue – du moins, jusqu’à une conclusion terriblement sombre.

Avec sa riche palette de personnages féminins, Salem ne manque bien évidemment pas de porter un regard sur la condition féminine en faisant des sorcières des femmes puissantes qui trouvent dans le pouvoir que le Diable leur fournit un moyen d’obtenir ce que la société et les hommes qui la dirigent leur refusent sans raison. Pour autant, les scénaristes n’épargnent pas leurs figures masculines, Isaac souffrant pendant une grande partie de la saison tandis que John Alden est mis à l’épreuve sur un plan physique et émotionnel. Les deux n’ont par contre en vérité qu’un petit rôle à jouer à l’arrivée.

Salem est un univers cruel et violent où le mensonge, la trahison et la déception sont des constantes. Le bien peine à survivre, le mal consume tout ce qui l’approche de trop près au même titre que les ambitions de chacun qui ne se réalise jamais dans leur entièreté.

Avec sa saison 2, Salem aura affirmé son style et son traitement original de la sorcellerie pour délivrer une fournée d’épisodes plus convaincants et qui réussit à surprendre à plus d’une occasion.