Alors que Fitz est sur le point de signer un traité de paix historique, un homme avec des informations compromettantes pouvant changer la donne demande l’asile. Olivia cherche à découvrir s’il dit vrai. Eli prend contact avec sa fille pour lui révéler que quelqu’un veut sa mort.
Maintenant que nous en sommes à la cinquième saison, les scénaristes de Scandal devraient essayer d’éviter de réutiliser certaines de leurs techniques qui ont quelque peu vieilli. Ouvrir un épisode avec un faux-semblant et revenir immédiatement 48 heures en arrière fonctionne moins bien à présent que l’on sait combien tout ceci n’est qu’une manipulation un peu facile.
Quand on finit par atteindre la scène qui servait de point de départ, son impact dramatique est moindre, car on sait comment la série gère ce type d’effets à présent. Il était possible de ne pas prendre la voie la plus prévisible, mais ce n’est pas celle qui est ici choisie. Ce n’est d’ailleurs pas le seul moment de cet épisode qui joue maladroitement avec les apparences. Néanmoins, bien que ce genre de routines scénaristiques qui dynamisa le show pendant longtemps n’a plus autant de force dorénavant, cela n’empêche pas Rasputin d’être efficace.
Son point fort se trouve loin du suspense, puisque c’est dans son exploration de la dynamique liant Fitz et Olivia que l’épisode parvient à véritablement fonctionner. Si l’on nous a présenté la maitresse du Président comme étant la marionnettiste qui a pris le contrôle de l’homme le plus puissant au Monde, il est rassurant de constater que Fitz a encore des ressources, de l’indépendance et qu’il a appris de ses erreurs passées. Il utilise Olivia pour mieux faire son travail – au grand dam de Cyrus – et réagit en adulte responsable quand il découvre quelques fâcheuses vérités. Concrètement, Rasputin nous donne le Fitz dont on nous parle souvent, mais qui peine à réellement s’affirmer.
À côté, nous avons l’histoire d’Eli Pope qui continue de s’étendre en étant traitée comme si on devait penser qu’elle était secondaire. Ce n’est définitivement pas ce qu’elle est, car elle sert visiblement à introduire la grande menace dont la présence est suggérée depuis le début de la saison. Dans ce sens, il est plus question de faire une transition devant mener à une nouvelle conjoncture inévitable plus que de jouer avec nos nerfs.
Cela fonctionne, mieux que les pseudo-intrigues sentimentales avec David Rosen ou la storyline avec le traité de paix qui est terriblement prévisible. De plus, avec la série qui entre en pause de mi-saison la semaine prochaine, il n’est pas surprenant de voir à quel niveau les scénaristes ont décidé de faire bouger les choses.
Scandal conserve sa tendance à privilégier les effets de surprises aux développements, mais Rasputin parvient à naviguer au milieu de ces deux approches. Ce n’est bien sûr pas sans problème, Jake étant par exemple exploité de manière caricaturale et Mellie est tristement négligée, mais l’ensemble avance dans une direction intéressante. Maintenant que le couple est établi à la Maison-Blanche, la série doit se trouver une nouvelle route à suivre et il est évident que c’est ce qui est en train d’être tracé. Reste à découvrir comment cela prendra réellement forme.