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Avec Scream, l’hommage, la parodie et l’adaptation se mélangent pour un résultat douteux

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Scream Saison 1 - Avec Scream, l'hommage, la parodie et l'adaptation se mélangent pour un résultat douteux

À Lakewood, mensonges et secrets de famille remontent à la surface quand un mystérieux tueur masqué commence à tuer des adolescents. Il y a des années de cela, avant d’être lui-même abattu, Brandon James avait perpétré un massacre dans cette ville autrefois paisible et la nouvelle vague de meurtres porte de nouveau sa marque. Qui cherche à le venger ?

Réalisateur de nombreux classiques de l’horreur, Wes Craven nous a quittés cette semaine. Naturellement, la série adaptant Scream lui doit tout et, au début de son season finale, lui rend un hommage. Celui-ci a un gout assez amer quand on voit la qualité de l’épisode qu’il introduisait.

Présentée comme une adaptation, la série MTV a en effet repris beaucoup d’éléments de la saga Scream. La première saison est d’ailleurs ponctuée par de nombreuses références. Malgré tout, Jill Blotevogel, Dan Dworkin et Jay Beattie qui ont développé cette version n’ont jamais mis le doigt sur ce qui faisait réellement fonctionner l’œuvre de Craven.

Laisser Sidney Prescott en paix n’était pas une mauvaise idée, c’est certain. Malgré cela, la jeune Emma Duvall (Willa Fitzgerald) qui doit marcher dans ses pas ne part pas avec un avantage. L’intrigue qu’on lui offre s’inspire du film original, mais ressemble plus à une parodie qu’à autre chose. Le tueur au masque hérite alors d’une mythologie introduite poussivement qui sert de base à une chasse absurde au meurtrier.

Pour ne rien arranger, puisque cela était ce qui faisait en partie le charme du long-métrage, les victimes ont conscience d’être dans une série d’horreur et ils connaissent leurs classiques. Du moins, il y en a un ou deux qui les ont vus, les autres paraissent juste suivre la mouvance, préférant évoluer dans leurs intrigues sortant tout droit d’un soap pour teenagers

À bien des égards, ce que les scénaristes de Scream ont manqué quand ils ont cherché à donner corps à leur histoire, c’est qu’il y a une différence entre parler de jeunes qui sont pris pour cible par un psychopathe et un drame relationnel pour ados. Séparément, les deux genres peuvent fonctionner. Ensemble, cela demande du doigté pour éviter que cela ne sonne ridicule.

À quelques moments durant la saison, le tout fusionne à la perfection, mais cela ne dure que quelques instants à chaque fois. Juste assez pour donner l’impression que, derrière les mauvais acteurs, les dialogues mal écrits et les twists poussifs se trouvait un réel potentiel qui finirait par être exploité d’une manière intéressante.

Cela ne se produira pas. Bien au contraire d’ailleurs, puisqu’il y a de moins en moins de morts, de plus en plus de rebondissements sans saveur et de faux-semblants servant à se jouer de nous. Plus les épisodes passent et plus Scream perd de son charme. Celui-ci trouvait son origine dans le fait que, en dépit de sa qualité douteuse, la saison fonctionnait étonnamment bien quand on la prenait au second degré. Le souci est que les scénaristes se sont pris un peu trop au sérieux au lieu d’embrasser le fait qu’ils n’allaient pas donner le jour à autre chose qu’à une farce sanglante.

L’hémoglobine ne coula alors pas à flots ; les mystères s’affinaient aussi rapidement qu’on tentait de nous convaincre qu’ils s’épaississaient ; et même les références en tout genre se firent moins nombreuses et étaient de plus en plus délivrées par automatismes.

Scream n’était pas l’hommage que méritait Wes Craven. Cette saison 1 n’était pas non plus une bonne adaptation et on ne pouvait pas réellement la regarder comme une parodie accidentelle. Elle fut divertissante à l’occasion, mais c’est le plus qu’on puisse lui accorder si on cherche à être clément. On peut espérer que la saison 2 sera totalement dédiée à la surenchère et que celle-ci parviendra à délivrer le genre de délires absurdes qui excuse le fait que l’on entache une franchise de la sorte.