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Shades of Blue : Jennifer Lopez dans une classique histoire de corruption policière (Pilote)

shades of blue saison 1 episode 1 - Shades of Blue : Jennifer Lopez dans une classique histoire de corruption policière (Pilote)

NBC aime les policiers qui sont moralement ambigus, mais qui ne sont quand même pas au point d’avoir leur place dans The Shield. C’est le cas dans Chicago P.D. et maintenant dans Shades of Blue où l’équipe fait des choses plus ou moins douteuses – pour le bien du quartier nous dit Jennifer Lopez.

Il n’y a pas l’ambition de nager dans les mêmes eaux troubles que la série de Shawn Ryan qui a fait FX et changé à sa manière le paysage audiovisuel. Cela ne signifie pas pour autant qu’il n’y avait pas d’ambitions derrière Shades of Blue, à commencer par un casting qui laissait supposer la volonté de délivrer une œuvre possédant certaines qualités.

NBC n’a certainement pas menti sur le fait que tout ou presque repose sur les épaules de Jennifer Lopez, avec un soutien non négligeable de Ray Liotta qui est devenu un expert à camper ce genre de rôle. Nous voilà donc à suivre Harlee Santos (Lopez), détective à New York et mère célibataire avec des problèmes financiers. Autant dire que les magouilles de l’équipe servant à maintenir l’ordre dans le quartier sont bienvenues pour qu’elle puisse joindre les deux bouts et considérer qu’elle fait tout de même bien son travail. C’est ce qu’elle fait pour assurer un avenir à sa fille.

Son monde est bien entendu destiné à basculer lorsque le FBI entre en jeu – représenté par l’agent Robert Staal (Warren Kole). Avant ou après cet évènement, Shades of Blue nous déroule une histoire de corruption somme toute convenue, avec une équipe soudée prête à tout les uns pour les autres, réunis autour de leur leader (Liotta) qui prépare un gros coup.

La création d’Adi Hasak (3 Days to Kill) dont le pilote est réalisé par Barry Levinson enchaine les éléments classiques du genre les uns après les autres. Ces 45 minutes n’offrent même pas l’espace nécessaire aux seconds rôles pour que l’on puisse se familiariser un minimum avec eux. Seul le fait que l’on connaissent les acteurs – Vincent Laresca et Drea DeMatteo  – aide à trouver ses marques, si on veut être gentils.

Autant dire que Shades of Blue fait un travail d’exposition plus ou moins discutable dans le sens où ce premier épisode ne parvient pas à donner une véritable vision d’ensemble de cette équipe de flics soit disant solidaires. L’attention est quasiment entièrement tournée vers le personnage joué par Lopez, qui peine également à se distinguer. L’actrice n’a rien à voir là-dedans, cette dernière s’affirmant dans le rôle au fil des minutes, mais ne pouvant donner plus de consistances aux banalités qu’elle doit délivrer et au background si stéréotypé de son personnage.

En somme, Shades of Blue se repose sur des éléments familiers sans parvenir à les présenter de manière intéressante ou rafraichissante. Pour peu qu’on aime ce type d’histoires, on se retrouve en terrain bien trop connu et il est difficile de s’investir dans quelque chose qui peine à se réapproprier ses dits éléments pour les faire siens.

L’ennui menace donc légèrement de faire que Shades of Blue s’écrase complètement, mais il faut au moins reconnaitre qu’on passe suffisamment vite d’une scène à une autre pour que cela ne se produise pas. L’ensemble n’en reste pas moins embourbé dans les codes du genre au point de ne pas parvenir à s’affirmer et ne convainc pas.