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Bilans de Saisons Shadowhunters : L’exemple à ne pas suivre

Shadowhunters : L’exemple à ne pas suivre

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shadowhunters saison 1 - Shadowhunters : L'exemple à ne pas suivre

Il ne fallait certainement pas en attendre énormément de Shadowhunters, la nouvelle série fantastique Freeform. Le souci est que le show a dès le départ été présenté comme le porte-étendard de la chaîne et qu’elle a été incapable de délivrer tout au long de sa saison. Ce qui est d’autant plus problématique est que le matériel d’origine est honorable. Les livres de Cassandra Clare, bien qu’orientés pour un public adolescent, sont loin d’être mauvais et il est dès lors incompréhensible que Shadowhunters le soit aussi dramatiquement.

L’histoire se concentre sur Clary Fray (Katherine McNamara), une jeune adulte qui apprend après un événement traumatique qu’elle descend d’une lignée appelée les Shadowhunters. Ce sont des chasseurs de démons, mi-anges mi-hommes, censés protéger le commun des mortels des créatures obscures. Clary doit alors tout mettre en œuvre pour en découvrir plus sur son héritage si elle souhaite retrouver sa mère disparue à la suite d’une attaque démoniaque. Elle devra également se lancer dans une quête pour récupérer la coupe mortelle avant qu’un dangereux ennemi ne l’emploie à des fins catastrophiques.

En fait, le plus choquant est que Shadowhunters ne parvient jamais à se servir de sa base sérielle pour raconter l’histoire de ses héros de manière consistante. Le manque d’inspiration des scénaristes et leur incapacité à utiliser les livres pour donner un minimum de cachet à ce qu’il se passe est tout simplement désolant. Il faut pourtant reconnaître qu’ils ne divergent pas trop des événements écrits par Cassandra Clare. Le souci est que tous les ajustements sont de complets ratés.

Le plus dommageable dans tout cela est que l’univers est assez vaste pour explorer des thématiques intéressantes. En particulier du côté des Shadowhunters et de leurs coutumes. L’exemple le plus flagrant se situe à propos de la vision conservatrice que possèdent les membres gouvernants qui est notamment développée grossièrement à l’aide de figures secondaires — Isabelle (Émeraude Toubia) et Alec (Matthew Daddario). Il en ressort une vaine tentative d’aller dans le bon sens, ce qui n’alimente pas le propos et crée plus de frustrations que de réelles gratifications.

Le pire est qu’au-delà d’une direction scénaristique boiteuse, Shadowhunters n’est pas aidée par ses interprètes. Le jeu des acteurs est tout simplement mauvais. La palme revient sans conteste à Katherine McNamara qui agace à défaut d’être sympathique. Ce qui est un véritable problème puisqu’elle incarne Clary Fray et que nous sommes censés la suivre d’un bout à l’autre de sa quête. Freeform n’est peut-être pas totalement coupable pour cette décision de distribution, mais la chaîne nous a quand même habitués à mieux.

Finalement, après treize épisodes en compagnie de la petite troupe de Shadowhunters, le constat est plus que sévère. Rien dans ce qui fut présenté ne donne envie de revenir pour la suite et pourtant, l’audience est parvenue à assurer une seconde saison qui continuera à coller à l’intrigue des livres. Ce qui n’est pas réconfortant puisqu’il y a fort à parier que ce succès ne forcera pas l’équipe créative à se remettre en question.

En soi, Shadowhunters pourrait être une adaptation intéressante et un plaisir coupable divertissant. Cependant, des ajustements sont plus que nécessaires pour en arriver à ce stade. En attendant, il vaudrait probablement mieux de se plonger dans la série littéraire pour en tirer le meilleur parti et profiter comme il se doit des aventures de Clary Fray.