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Séries Sherlock : Les six Thatcher (4.01)

Sherlock : Les six Thatcher (4.01)

Sherlock season 4 episode 1 - Sherlock : Les six Thatcher (4.01)

Depuis que les vidéos mettant en scène Moriarty ont été diffusés un peu partout en Angleterre, Sherlock est obsédé par l’idée de mettre son nouveau plan en action. Cependant, sans pistes, il doit se contenter de résoudre les enquêtes qui lui tombent sous la main et découvre que l’une d’entre elles pourrait être bien plus dangereuse que prévu.

Malgré l’excitation de retrouver Sherlock après une attente d’un an, je dois bien avouer que The Six Thatchers (inspiré par Les Six Napoléons) m’a quelque peu déçu. L’ensemble est bel et bien ce qu’il est possible d’attendre de la série de Steven Moffat et Mark Gatiss si ce n’est que le résultat n’en reste pas moins très basique. Une enquête, de l’humour et quelques rebondissements, mais aucune véritable substance et juste le désir apparent de capitaliser sur un retournement de situation final qui redistribue les cartes et promet une saison plus sombre qu’à l’accoutumée.

À vrai dire, la réelle déception est que l’investigation de la semaine ne cherche même pas à dissimuler le pot au rose. Entre l’identité de la personne recherchée qu’il est aisé de deviner à mi-parcours et les différents pointeurs scénaristiques qui confirment sans le vouloir ce qu’il va se passer, il n’y a que peu de place pour la surprise. En soi, cela aurait pu ne pas être un mauvais point, mais puisque l’événement final est censé créer une forte tension dramatique, il aurait été préférable qu’on ne se doute de rien.

Là où The Six Thatchers parvient à tirer son épingle du jeu est dans la mise en place des rouages psychologiques qui vont agir comme fondations de la relation Sherlock (Benedict Cumberbatch) / Watson (Martin Freeman). L’addiction de Sherlock prend une nouvelle forme et renforce presque son arrogance quant à ses capacités de détective. Watson, de son côté, met tout en œuvre pour trouver un équilibre entre l’homme qu’il était et le père de famille, ce qui le pousse à prendre des décisions discutables, mais plutôt réalistes. Le souci à ce niveau est que certains choix apparaissent comme une facilité pour mieux l’accabler après.

Il est certain que cet épisode de Sherlock cherche avant tout à installer son statu quo pour avoir une meilleure marche de manœuvre pour la suite. Le problème est que cela se fait aux dépens du spectateur et de ses attentes. Sherlock nous balade de droite à gauche, les pistes s’entremêlent et les révélations ne transcendent pas le propos et cela est bien dommage surtout quand la « présence » de Moriarty pèse comme une épée de Damoclès.

On pourrait d’ailleurs aller plus loin et trouver discutable que Moffat et Gatiss empruntent cette direction dans le seul but d’avoir des munitions dramatiques pour continuer à développer ses têtes d’affiche. Au moins, Sherlock est enfin victime de sa propre arrogance et doit finalement réévaluer sa façon de faire les choses s’il souhaite avancer. On regrettera seulement que cette introspection se fasse au détriment d’un destin plus positif pour ses proches.

En conclusion, Sherlock revient efficacement, mais sans panache. La série nous a habitués à plus complexe et surprenant que la banalité que nous sert The Six Thatchers. Il n’en reste pas moins que le plaisir de retrouver la fine équipe est là. Il aurait simplement été préférable que l’exécution ou la direction de l’intrigue ne soit pas si évidente. La suite devrait cependant parvenir à tirer sur la corde sensible et forcer l’ensemble à prendre une direction inattendue et intéressante.

Publié en janvier suite à la diffusion anglaise, cette critique du premier épisode de la saison 4 de Sherlock est remise en avant à l’occasion de sa programmation en France, ce mercredi 15 mars 2017 à partir de 20h55 sur France 4.