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Séries Shooter Saison 1 : Le tireur était embusqué, la conspiration était évidente

Shooter Saison 1 : Le tireur était embusqué, la conspiration était évidente

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Shooter Saison 1 - Shooter Saison 1 : Le tireur était embusqué, la conspiration était évidente

Déjà publié en janvier 2017, cet article est aujourd’hui remis en avant à l’occasion du lancement de cette saison 1 de Shooter sur C8 ce mardi 26 septembre à partir de 21h00.

Annoncée pour cet été, mais finalement repoussée jusqu’à cet automne à cause d’une tragédie, il semble que l’actualité ait évolué pour s’accorder avec Shooter. L’adaptation du roman de Stephen Hunter par John Hlavin explore en effet des thématiques qui semblent aujourd’hui à propos, alors qu’elles auraient certainement été presque anachroniques il y a quelques mois.

L’histoire débute avec le tireur d’élite désormais à la retraite Bob Lee Swagger (Ryan Phillippe) qui est recruté par son ancien capitaine (Omar Epps) qui travaille à présent pour le Président des États-Unis. Il veut que Swagger l’aide à stopper une tentative d’assassinat. Ce que le tireur ignore est qu’il est sur le point de se faire piéger.

Nous avons là les fondations d’un thriller conspirationniste de base. D’ailleurs, Shooter ne cherchera jamais d’être plus que ça tout au long de sa première saison. Les scénaristes savent en effet quel genre de récit ils veulent offrir et n’ont pas l’ambition ou la prétention d’essayer de viser plus haut.

Dans ce sens, ces dix épisodes ne déçoivent pas, délivrant avec une bonne cadence les révélations, l’action et le suspense. C’est efficace et l’intrigue avance sans prendre trop de détours vers une conclusion naturelle.

Il n’est en effet pas question d’étendre plus que de nécessaire la conspiration. Shooter pourrait être réduite à être Le Fugitif à la sauce 2016 — et c’est ce qu’elle est dans une version limitée —, mais Swagger n’est pas tant intéressé par la vérité et la justice que par appliquer sa vengeance très personnelle. Ce qui compte pour lui, c’est sa famille. Pour le reste, il n’est pas très regardant.

La série va alors tenter de nous expliquer pourquoi il agit comme cela ou, plus précisément, comment il en est arrivé là. Le plus intéressant à ce niveau est que les scénaristes se sont clairement inspirés de Chris Kyle, dépeint dans le film American Sniper de Clint Eastwood, pour ancrer le personnage dans son époque. Ainsi, pour certain, il est l’incarnation du héros moderne. Il a servi son pays et, surtout, il a tué ses ennemis.

Si Shooter s’appuie sur Swagger pour l’action et les enjeux, c’est l’agent du FBI Nadine Memphis (Cynthia Addai-Robinson) qui s’impose comme étant son contrepoids moral. Leur association progressive met en avant deux visions de la justice qui caractérise bien l’Amérique contemporaine. Les deux ont leurs valeurs et surtout leurs limites. Ici, elles se complètent d’une manière qui condamne autant l’approche mortelle de Swagger qu’elle la valide.

Dans un sens, c’est Memphis qui permet à la série de ne pas virer à la simple série B tout droit sortie des ‘80s. Elle réussit surtout à maintenir un équilibre nécessaire pour éviter que la culture de Swagger ne soit pas glorifiée.

Dans ce sens, Shooter parvient à s’imposer comme étant un thriller efficace et contemporain qui jette un étrange regard sur la culture des armes et les notions de héros et de justice aux États-Unis. Le tout en offrant une conspiration qui n’échappe pas à trop de clichés, mais qui les assume suffisamment pour réussir à rester divertissante.

La saison 2 de Shooter a été diffusée cet été sur USA Network.