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Séries Skam nous redonne la foi en l’amitié dans sa dernière saison

Skam nous redonne la foi en l’amitié dans sa dernière saison

Skam Saison 4 - Skam nous redonne la foi en l’amitié dans sa dernière saison

Fin de partie pour Skam, la série norvégienne ayant traversé les frontières pour venir nous toucher le cœur. Depuis trois saisons, elle suit le quotidien d’une bande de lycéennes (et lycéens) organisant leur voyage de fin de scolarité. Mais ceci n’est qu’un point de départ pour explorer les relations amicales et amoureuses d’Eva, Noora et Isak (protagonistes de chacune des saisons).

Cette quatrième saison se concentre sur Sana, la forte tête de la bande et musulmane pratiquante. Si cette première caractéristique était ce qui la distinguait principalement lors des trois premières saisons, celle-ci va s’attacher à développer toute une problématique autour de la religion musulmane et ses pulsions adolescentes.

Comme attendu dans une série adolescente, elle tombe amoureuse. Seulement, celui pour lequel elle a développé des sentiments n’est pas musulman, du moins il n’a pas la même perception de la religion qu’elle. Les dix épisodes qui composent cette dernière saison verront alors la jeune femme se débattre avec ses convictions, celles de sa famille et ses désirs. Là où le sujet aurait été survolé dans une autre série, Skam le place au cœur de son propos, donnant une portée véritablement profonde à ce qui pourrait être de simples atermoiements adolescents.

C’est une simplicité et une sincérité à toute épreuve qui opère dans Skam. Tout en se préoccupant de la période où l’on devient adulte, elle fait écho à des préoccupations sociales contemporaines (le communautarisme, l’homosexualité) et nous fait nous interroger sur notre regard sur notre vie, notre entourage. Souvent comparée à Skins, elle va bien plus loin et est bien plus réaliste dans le portrait de ses personnages et de la société.

Autour de Sana gravite encore tout un ensemble de personnages pour construire un propos formidable sur le crépuscule de l’innocence et sur la question de l’indépendance et de l’amitié. En cela, les deux derniers épisodes permettent, avec une certaine précipitation, de conclure les différentes intrigues entrevues dans la série ou de les placer dans la continuité de ce qui attend les personnages par la suite.

On suit alors la réconciliation de Noora et Willem (saison 2), les projets futurs d’Isak et Even (saison 3) ou le retour du couple Eva/Jonas (saison 1) après une séparation les ayant fait grandir. Le procédé du dernier épisode — la fête de fin de ramadan de Sana — est limpide, mais offre un dernier beau moment après que le final ait passé en revue tous les personnages que nous n’avons pas explorés jusqu’ici ou juste égratignés la surface.

Et comme si cela ne suffisait pas à parfaire l’image que va nous laisser la série, ses derniers instants nous donnent un discours sur ce que c’est de grandir, aimer, échouer et rebondir quand on est un jeune dans une société où le préjugé est roi. C’est dit avec des mots simples mais bouleversants.

Skam s’en va comme elle a vécu, en étant une série profondément actuelle, parlant des jeunes aux jeunes, mais aussi à tout le monde. En prônant des valeurs comme l’amitié, la tolérance et l’acceptation de soi, elle nous enjoint à la suivre, nous laissant alors sur un sentiment de pleine satisfaction. Skam, tu es une grande et le message est passé.