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Snowfall Saison 1 : Des débuts confus, mais qui vont quelque part

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Snowfall Saison 1 Franklyn - Snowfall Saison 1 : Des débuts confus, mais qui vont quelque part

C’est peut-être à cause de la quantité toujours croissante de séries que cela est de plus en plus visible, mais il y a des maux qui sont devenus récurrents dans les productions actuelles. Snowfall n’a pas été épargnée, bien au contraire, elle pourrait même servir de cas d’école.

Cette création de John Singleton, Eric Amadio et Dave Andron a l’ambition de nous parler de l’épidémie de crack qui se répandit à Los Angeles dans les années 80. Cela se fait à travers plusieurs personnages qui évoluent séparément dans des sphères s’entrecroisant occasionnellement. Tout est connecté, mais divisé à la fois.

Ce n’est pas réellement l’un des problèmes qui touchent Snowfall. Au contraire, car les trois principales intrigues s’équilibrent finalement assez bien. Nous avons le jeune Franklin (Damson Idris) qui se met à vendre de la cocaïne dans l’espoir de pouvoir s’extirper de sa situation sociale et économique ; le luchador Gustavo « El Oso » Zapata (Sergio Peris-Mencheta) et Lucia Villanueva (Emily Rios), fille d’un criminel, qui font de même dans une quête d’indépendance ; et Teddy McDonald (Carter Hudson) de la CIA qui est celui qui importe la marchandise pour aider à financer les Contras.

Tout cela est donc ancré dans la réalité, mais il s’agit bien d’une fiction. Chaque personnage est un rouage d’une machine qui va rapidement prendre des proportions énormes.

Peut-être justement parce que l’on sait où cela doit mener, les scénaristes de Snowfall semblent penser que cela est une accroche suffisante pour nous donner envie de nous investir dans les mésaventures de leurs personnages. C’est assez présomptueux, mais ce n’est finalement pas réellement surprenant.

Snowfall Emily Rios - Snowfall Saison 1 : Des débuts confus, mais qui vont quelque part

Comme tant d’autres à présent donc, la série débute sans nous donner de bonnes raisons de nous intéresser aux personnages. Il faut passer au moins les trois premiers épisodes pour arriver au point où ils s’humanisent et en montrent assez pour que l’on puisse décider si oui ou non on a envie de les suivre.

De plus, Snowfall cherche clairement à marcher dans les pas de Breaking Bad. Tout d’abord, dans la manière de découper les intrigues qui donne le jour à plusieurs parcours initiatiques dans le milieu du crime — de comment trouver un acheteur au corps qu’il faut faire disparaitre, sans oublier les gangsters mexicains instables et plus encore. Ensuite, avec ses protagonistes qui voient dans la drogue une opportunité et non le mal qu’elle fait, elle nous demande presque de nous réjouir des petites victoires qui vont donner le jour à un fléau.

Concrètement, l’équipe scénaristique a de bonnes inspirations, mais manque d’une perspective qui offrirait à leur show plus d’originalité et la possibilité d’explorer des dilemmes moraux qui ont vraiment besoin d’être abordés ouvertement.

Néanmoins, comme tant d’autres à présent, Snowfall finit par prendre forme doucement et surement si l’on est patient. À la moitié de sa première saison, il devient évident que les scénaristes commencent à se sentir à l’aise avec leur récit et cela se traduit par des épisodes qui deviennent plus fluides et cohérents. La série trouve progressivement sa propre voix et, puisqu’elle a déjà été renouvelée, il est fort probable qu’elle arrivera en saison 2 à dévoiler et explorer réellement son potentiel.

Pour l’instant, Snowfall est donc un brouillon qui prend forme de manière encourageante, mais qui demande malheureusement plus de patience qu’elle ne devrait avoir besoin de le faire.


Déjà publié en aout 2017, cet article est aujourd’hui remis en avant à l’occasion du début de la diffusion de cette saison 1 de Snowfall sur Canal+ ce jeudi 23 novembre 2017 à partir de 21h00.

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