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Séries Speakerine : Les icônes de la télévision reprennent l’antenne sur France 2

Speakerine : Les icônes de la télévision reprennent l’antenne sur France 2

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France 2 s’apprête à braquer le projecteur sur des icônes de la télévision, les speakerines. À travers Speakerine, sa nouvelle série en 6 épisodes, le service public replonge au cœur de l’année 1962 dans les coulisses de la RTF (Radiodiffusion-télévision française), seule chaîne de télévision. Si l’époque semble nous ramener directement à Mad Men, la série s’impose au final comme une sorte de version française de l’anglaise The Hour.

Comme son nom l’indique, cette création de Nicole Jamet et Valentine Milville s’attarde sur Christine Beauval (Marie Gillain), speakerine très populaire qui se veut être l’incarnation de la femme parfaite. Pourtant, elle tient à s’émanciper de son statut de potiche en lançant sa propre émission télévisée. Elle doit alors faire face à la réticence de sa direction tout autant que celle de son époux, cadre de la RTF, qui préférerait voir sa femme à la maison.

D’une manière assez inattendue, la série résonne avec l’actualité des récents mouvements MeToo ou balance ton Porc. Si Christine Beauval n’est pas victime d’agression ou harcèlement sexuel, elle est opprimée par un patriarcat qui oblige encore les femmes à avoir l’accord de leurs époux pour pouvoir travailler. Agacée par l’attitude du monde de la télévision, Christine va peu à peu s’émanciper de sa propre image pour s’affirmer comme une femme moderne tendant à accompagner les changements de la société des années 60.

Prenant place en 1962, Speakerine évolue dans une époque ou le pouvoir politique contrôle encore fortement la télévision. En effet, le ministère de l’information instrumentalise la RTF et empoisonne la vie des journalistes qui manque cruellement de liberté (un trait commun avec The Hour). Il faut dire que la France traverse une crise avec la fin du conflit en Algérie dont les répercussions sont bien palpable tout au long de ses 6 épisodes.

On ne peut nier une certaine ambition de la part de France 2. Tout d’abord, la série soigne son ambiance. De la reconstitution minutieuse des studios d’enregistrement à la bande sonore aux airs jazzy, la série s’efforce de recréer une époque avec sa cigarette au bec et son brin de glamour. Tout cela permet à Speakerine de ne pas rougir face à d’autres productions américaines ou anglaises.

C’est cependant principalement dans ses intrigues que la série se montre assez audacieuse. Si l’héroïne est bien sûr Christine Beauval, il gravite autour d’elle une large galerie de personnages secondaires qui représentent autant d’aspects de cette société en mutation. Son époux, Pierre Beauval (Guillaume De Tonquédec) incarne la France Gaullienne, attaché aux anciennes valeurs familiales tout comme son patron, Joseph Darnet (Jean-Yves Chatelais). À l’opposé, Philipe Lefevre (Clément Aubert) est un journaliste et un féministe convaincu avec qui Christine tient à monter une émission au sujet des femmes.

Cependant, tous les aspects de ce récit ambitieux ne sont pas maitrisés. Pour lier les multiplies intrigues, Speakerine offre un fil rouge qui va peu à peu faire se coaguler les histoires. Néanmoins, certaines intrigues et certains personnages s’avèrent sous-développés sans pour autant être inintéressants. On regrettera également la lente progression d’une intrigue autour de la jalousie qui n’apporte pas grand-chose à l’ensemble et s’étire un peu trop en longueur vers la fin.

Au final, Speakerine mérite largement le coup d’œil. Elle se penche intelligemment sur une époque riche d’un point de vue politique tout en offrant un assez beau portrait de femme en pleine émancipation. On espère bien revoir Christine dans une saison 2.


La saison de Speakerine est diffusée sur France 2 à partir de ce 16 avril à 20h55.

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