Un des gros reproches formulés contre la première saison de Star Trek Discovery a été l’absence de développement des membres de l’équipage. Avec cet épisode 9, les scénaristes de cette saison 2 prouvent que la critique était pertinente, car être plus familiers avec Detmer, Airiam et les autres a rendu cet épisode 9 étonnamment intense.
Tout débute avec le retour de l’amirale Cornwell. Elle vient s’assurer que Spock est innocent, mais son évasion est toujours entourée de mystères et, pour les résoudre, elle entraine l’équipage du Discovery vers la base de la Section 31.
Sur place, des obstacles inattendus se posent sur leur route et cela nous mène à une révélation qui s’accorde avec la possible destruction de l’univers que Spock a entrevu dans le futur, comme il nous l’a révélé dans le précédent épisode. Tout ceci est toujours assez nébuleux et c’est bien là l’un des problèmes qu’il reste à régler dans cette saison.
Sur bien d’autres points, Star Trek Discovery a évolué d’une façon à contourner ses précédentes limitations. Les scènes d’action délivrent le spectacle sans être trop ostentatoires, la réalisation de Jonathan Frakes aide beaucoup une fois de plus, tandis que Pike a permis de rétablir la philosophie de la franchise — un problème qui est d’ailleurs abordé dans cet épisode d’une manière qui tente de le justifier maladroitement.
Néanmoins, la saison souffre d’avoir une intrigue feuilletonnante dont les tenants et aboutissants sont difficiles à cerner la majorité du temps. Cet épisode ajoute au mélange une affaire d’intelligence artificielle hors de contrôle et insiste sur le fait que Michael a un rôle important à jouer.
En fait, Spock passe tout l’épisode à nous mener à cette conclusion, ce qui n’est pas la meilleure utilisation du Vulcain que l’on pouvait espérer. C’est en quelque sorte la déception de cet épisode qui est pourtant terriblement efficace dans son exploitation des personnages, de leur passé, de leurs relations et de leurs devoirs.
Plus que jamais, Star Trek Discovery s’appuie sur ce qui fait un bon officier de Starfleet, la capacité de faire des sacrifices pour le bien de tous, une volonté à ne jamais compromettre les valeurs de la fédération pour quelque raison que ce soit ou encore l’envie d’aller toujours plus loin au nom de la découverte.
Le résultat est un épisode émotionnel au niveau de suspense assez élevé qui apporte des débuts de réponses, mais qui récompense surtout l’investissement que l’on a dans la série. Même si Star Trek Discovery a clairement encore du chemin à parcourir pour corriger certains de ses défauts, elle est finalement devenue la série qu’elle paraissait capable d’être au point de départ. Reste à espérer que les scénaristes en ont conscience et qu’ils ne vont pas faire marche arrière rapidement.