Aller au contenu
Séries Autres séries Que vaut Strange Angel et son histoire de scientifique sataniste ?

Que vaut Strange Angel et son histoire de scientifique sataniste ?

Strange Angel Saison 1 casting - Que vaut Strange Angel et son histoire de scientifique sataniste ?

Malgré son nom, CBS All Access a la volonté d’être plus qu’un réseau de distribution pour les séries CBS. Le service de streaming cherche à attirer son propre public et à trouver sa place sur un marché déjà bien chargé.

Ainsi, après The Good Fight et le blockbuster Star Trek Discovery, la nouvelle série dramatique de CBSAA est une fois de plus d’un genre différent. Strange Angel est une série historique créée par Mark Heyman (Black Swan) qui nous propose de découvrir la vie de Jack Parsons, un des pionniers de la propulsion spatiale.

Basée sur une histoire vraie

Nous nous retrouvons ainsi dans les années 30 à Los Angeles où Jack est un ouvrier dans une usine qui rêve d’aller sur la Lune. Avec son ami Richard (Peter Mark Kendall), il a développé un prototype de fusée et espère que cela lui ouvrira les portes de Caltech (California Institute of Technology) afin de pouvoir obtenir les moyens de donner le jour à une nouvelle science.

On sait dès le départ qu’il va y arriver, puisque Parsons a existé et la série s’appuie d’ailleurs sur sa biographie, Strange Angel: The Otherworldly Life of Rocket Scientist John Whiteside Parsons par George Pendle. Nous savons également qu’il y a un twist. Il se trouve que Parsons a développé un intérêt pour l’occulte et est devenu un adepte d’Aleister Crowley.

Néanmoins, si tout ceci est intrigant, on ne peut pas dire que Strange Angel parvienne à rendre cela captivant dans ses premiers épisodes.

Jack Parsons, génie autoproclamé

Joué par Jack Reynor, Parsons est un cliché ambulant. Un homme arrogant qui pousse les autres à faire ce qu’il veut, qu’ils le désirent ou non. Il se voit comme étant le héros de sa propre histoire, convaincu qu’il va changer le Monde et prouver à tous ses détracteurs qu’il était bien le plus intelligent du lot.

Le scénario n’arrête ainsi pas de nous montrer que tout le monde est contre lui, jouant amplement sur le fait que l’on sait qu’il est celui qui a raison. Chaque insulte est tournée d’une manière à placer celui qui la lance comme étant dans son tort. Seul Jack a une vision tangible du futur et l’on semble nous promettre que, en bout de course, on verra bien ceux qui avaient l’esprit trop étroit pour la partager s’en mordre les doigts.

L’intrigant voisin

En attendant, le seul élément vraiment intéressant de Strange Angel n’est pas la femme de Parsons, puisque la gentille Susan (Bella Heathcote) passe son temps à l’église, mais son voisin menaçant. Joué par un Rupert Friend qui n’a pas peur de cabotiner un peu, Ernest Donovan s’installe donc dans la maison adjacente à celle des Parsons et se comporte de manière excentrique — en particulier pour l’époque.

Ernest Donovan est dangereux, séduisant et plein de secrets. Il est celui qui va introduire Jack à l’occulte et, là encore, on ne fait que nous le teaser.

Une vision limitée

Dans ce sens, le plus gros ennemi de Strange Angel dans ce début de saison est vraiment son pitch, car le scénario est construit sans jamais perdre de vue la destination. Chaque épisode tourne donc laborieusement autour de l’angle occulte tout en se focalisant sur la mise en place de l’environnement scientifique dans lequel Jack doit mener sa révolution.

Tout ceci est un passage obligatoire, mais l’écriture des personnages est trop banale pour rendre cette introduction accrocheuse. Il n’est pas évident de sympathiser pour Jack et encore plus de s’investir dans ses rêves, surtout qu’il apparait bien souvent n’être qu’un beau parleur laissant Richard faire le travail et prendre les risques.


Strange Angel a donc des ambitions et une histoire qui a du potentiel, mais cela ne fait pas tout. Il faut donner envie de suivre le récit et c’est bien là que le début de la série à un problème. Jack Parsons est peut-être intrigant sur papier, il est terriblement générique à l’écran — ce qui s’impose immédiatement comme étant un obstacle difficile à contourner. Il n’est pas pour autant insurmontable, mais cela va demander du travail.

Étiquettes: