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Strikers : Une famille unie par les liens du foot (festival Séries Mania)

Spitsbroers Strikers - Strikers : Une famille unie par les liens du foot (festival Séries Mania)

series mania festival logo - Strikers : Une famille unie par les liens du foot (festival Séries Mania)La 6e édition du Festival Séries Mania se déroule à Paris du 17 au 26 avril 2015. Présent sur place pendant quelques jours, Thomas couvre ainsi l’évènement et les séries qu’il découvre à cette occasion. Retrouvez tous les articles concernés en cliquant sur le tag Festival Séries Mania.

Les séries centrées sur le sport ne sont pas légion. Les bonnes doivent même se compter sur les doigts d’une main. Sorti de l’indétrônable Friday Night Lights, les références commencent déjà à manquer, mais cela pourrait bien changer. Avec Strikers, la Belgique donne le coup d’envoi d’un genre à fort potentiel. Centrée sur l’ascension de deux frères dans le club très select des joueurs professionnels et de ce qu’il en coûte pour réussir, Spitsbroers (titre original, en flamand dans le texte) est peut-être la série que le sport roi d’Europe attendait.

En cours de diffusion en Belgique où elle a vraisemblablement trouvé son public, Strikers se dévoile donc au festival Series Mania où les deux premiers épisodes ont été pour la première fois diffusés au public français.

Cette dernière met en scène la famille Moerman qui ne vit que pour le football. Tout commence alors avec Alan et Dennis Moermann, deux garçons qui n’ont pas d’autre objectif que de devenir pro. C’est visiblement leur rêve, à moins que ce ne soit celui de leur père. Aveuglé par le désir de réussite de ses enfants (et probablement revanchard de l’opportunité qui ne lui a pas été donnée lorsqu’il en avait l’âge), papa se veut entraîneur et agent ; il exerce s’en sans rendre compte une pression sentimentale qui mènera sans aucun doute la fratrie dans moult problèmes.

Si la série respire le foot, elle est avant tout un drame familial. Comment Dennis va-t-il vivre le succès de son frère et son échec à réaliser la même chose ? Comment maman va-t-elle pouvoir aider son fils à évoluer dans un milieu très fermé sans blesser son mari qui ne vit que pour ça? Comment Leo, le père, pourra supporter son fils qu’il souhaite voir réussir sans délaisser l’autre en qui il avait placé autant (et même plus) d’espoir et qui a « failli » ? Voici en substance les questions posées par les deux premiers épisodes de Strikers.

Ces derniers ne sont pas exempts de clichés sur ce monde ingrat qu’est celui du sport. On retrouve alors le footballeur star et queutard, l’agent de joueurs aux dents longues, ainsi que footballer’s wife, ici en serveuse arriviste refusant la fatalité et prête à user de ses charmes pour gravir les échelons sociaux. Mais ces clichés en sont-ils vraiment ? S’ils servent évidemment bien la fiction, Strikers paraît tout de suite réaliste et sent définitivement la bière et les frites de bord de stade. Pour cause, Kristof Hoefkens – le créateur et showrunner – est le frère de l’une de ces stars du ballon rond du plat pays (Carl Hoefkens, pour les fans). Il propose un récit semi-autobiographique profondément humain et qui vibre au même tempo que l’entourage des deux jeunes footballeurs.

Il faudra cependant attendre les épisodes suivants pour découvrir si, formellement, les scènes de matches tiennent la comparaison avec le modèle américain. Bénéficiant des supports techniques des retransmissions télévisées pour ces séquences, Strikers semble en tout cas vouloir jouer à la fois la carte du réalisme et du spectaculaire pour immerger le public dans la ferveur des tribunes et des vestiaires.

Avec un sujet à aussi fort potentiel, au moins en Europe, la série pourrait arriver chez nous prochainement, dans sa version d’origine doublée (le flamand, langue pas très exportable) ou sous forme de remake. De quoi refaire le match. Quoi qu’il en soit, la série belge pourra certainement se poser en arbitre de ses versions nationalisées.