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Séries Suits Suits : l’échec de la fusion (saison 3, partie 1)

Suits : l’échec de la fusion (saison 3, partie 1)

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Suits Saison 3 Partie 1 - Suits : l’échec de la fusion (saison 3, partie 1)

Après l’officialisation du partenariat entre Jessica et Darby, Harvey se voit assigner une cliente d’importance, Ava Hessington, la géranted’un groupe pétrolier et une connaissance de son nouveau patron. Après avoir découvert la vérité sur Mike, Rachel doit prendre une décision au sujet de leur futur les menant tous deux dans une direction plus sérieuse.  

Après la débâcle avec Hardman, Suits ne retourne pas à des affaires légales plus reposantes, loin de là. L’instabilité est de mise au sein du cabinet dont le nom sur le mur changera trop régulièrement pour son propre bien.

La série semble s’être officiellement éloignée des dossiers à la semaine pour développer une intrigue sur la durée, un choix plutôt contestable au vu du résultat final. En vérité, c’est même plus que fatidique, car les défauts des personnages en deviennent très visibles, de même que la façon dont les scénaristes tentent d’occuper parfois ce pauvre Louis en le bloquant dans des histoires secondaires sans importance. Ce dernier apporte toujours un dynamisme intéressant à une scène, mais il sera très vite éloigné du gros dossier de cette première partie de saison ; le talent de Rick Hoffman est incontestable à ce stade vu sa capacité à maintenir l’attention et divertir même avec les pires intrigues.

Sur le devant de la scène, il y a évidemment Harvey qui va passer quasiment tous les épisodes à éviter que sa nouvelle cliente, Ava Hessington n’aille en prison. Celle-ci est incarnée par Michelle Fairley, complètement sous-exploitée, qui se retrouve bien trop vite à délivrer une performance répétitive, la faute à un manque de matériel pour étoffer le personnage. Sa relation avec Darby est avant tout un moyen de garder à la surface les conflits liés à la fusion qui aboutiront d’ailleurs sur une résolution assez peu satisfaisante.

L’équipe de Suits se lance donc dans un dossier criminel qui les dépasse clairement. Certes, le réalisme n’est pas ce qui définit le show à la base (l’histoire de Mike étant là pour le rappeler), mais c’est un véritable massacre qui se déroule sous nos yeux. Continuellement, les avocats optent pour de la manipulation et des discours pour tirer la couverture vers eux et obtenir ce qu’ils veulent alors même que la cliente pourrait finir en prison pour meurtre ! La gravité de la situation semble échapper à tout le monde, que ce soit au cabinet ou aux scénaristes, et il est dès lors évident que Suits doit absolument se tenir loin d’un tribunal pour conserver un minimum de crédibilité judiciaire. Les égos des uns et des autres n’aident pas, donnant l’impression par moment de voir une bande de gamins mesquins à qui on a retiré leur jouet. L’équipe créative parait penser qu’il n’y a plus besoin de démontrer que Harvey mérite sa réputation et cela est néfaste aux épisodes, surtout quand c’est un enchainement de situations dans lesquels il s’engouffre sans vraiment s’en sortir dignement. Pour cette raison, Jessica aura plus d’une occasion de s’illustrer, justifiant largement pourquoi elle est la patronne et quel type de femme elle est. Sans aucun doute, Gina Torres élève le niveau et a fait de Jessica une des figures les plus intéressantes de la série.

Une once de développement psychologique aurait certainement aidé à contrebalancer un peu, mais ce sera plus que minimum. L’épisode flashback, devenu une habitude maintenant, n’apporte rien de neuf, ne faisant que mettre des images sur ce que l’on savait déjà. Il y a tout de même l’occasion de voir Harvey avec son père, ce qui était sans doute le plus intéressant. Sur un plan personnel, de toute façon, il faut attendre la fin de la saison pour l’avocat star pour un léger approfondissement – et encore, la série ne fait que ressasser les mêmes dynamiques. C’est presque surprenant d’assister à la progression naturelle de la relation entre Mike et Rachel et de faire face à un couple tangible, à l’alchimie évidente et qui a toutes les raisons d’exister. Si dans sa vie professionnelle, Mike ne brillera pas vraiment au sein de cette saison 3, Rachel sera l’une des rares figures avec une approche mature, le poussant à faire face plus d’une fois à ses sentiments.

Au final, si le cabinet de Suits a laissé derrière lui Hardman, cela n’empêche pas les scénaristes de refaire des erreurs similaires – entre une fusion aux retombées peu réjouissantes, une affaire criminelle mal menée et des storylines qui ne font qu’être revisitées. Cela en devient lassant et alors que Suits était au départ une série rafraichissante et cool, il semble à ce stade ne rester plus que l’attitude – et ce n’est clairement pas suffisant pour maintenir l’intérêt.