Kara découvre que sa super force et toutes ses aptitudes ne sont pas suffisantes pour faire d’elle la super-héroine de National City. Après une intervention qui tourne mal, Supergirl réalise qu’elle doit prouver sa valeur et aussi apprendre à mieux se battre alors que le DEO recherche un alien qui se nourrit d’êtres humains.
On ne devient pas un super-héros du jour au lendemain. Voilà donc la leçon que doit apprendre Kara au sein de ce second épisode de Supergirl. En fait, ce n’est pas la seule, l’équipe créative lançant son héroïne sur une route initiatique tout en affichant une volonté d’explorer la mythologie de la série sans détour.
Pour le moment d’ailleurs, on peut dire que les scénaristes sont occupés à affirmer la différence entre Supergirl et Superman. À tel point qu’il est difficile de ne pas rejoindre Cat Grant quand celle-ci manifeste son ennui à toujours entendre parler du super-héros de Metropolis. Le tout est bien entendu saupoudré d’un message féministe quasiment inévitable de nos jours, le problème se situant plus dans la difficulté à délivrer ce dernier de manière intéressante maintenant. Cat Grant se retrouve réduite pour le moment au rôle ingrat de patronne autoritaire là pour nous expliciter, entre deux menaces contre James Olsen, que la route vers le sommet est longue et qu’il faut travailler durement pour y arriver.
Stronger Together, titre de ce second épisode, pourrait bien plier sous le poids de sa thématique assenée à coup de marteau, mais ce serait sans compter sur l’énergie de son héroïne et d’un scénario qui légitime la place de sa tante. Cette dernière faisait son apparition à la fin du pilote. Sortie de nulle part (elle n’existe pas dans le comic book) et balancé dans les dernières minutes, il y avait de quoi être déstabilisé.
Laura Benanti joue alors double rôle : celui d’Alura, la mère de Kara et celui d’Astra, la méchante tante. L’actrice apporte une gravité bienvenue, que ce soit pour la partie émotionnelle avec Kara ou dans son rôle d’ennemie déterminée et sans pitié qui fait ainsi monter les enjeux dans la dernière partie de l’épisode. Tout n’est pas parfaitement réussi sur un plan esthétique, mais Supergirl ne se défile pas lorsqu’il est question de mettre en scène le pouvoir et la force de ses aliens et le fait avec une conviction palpable. On peut au moins leur reconnaitre cela.
Si Kara se trouvait au sein du premier épisode, elle doit donc se confronter au fait que pouvoir voler, avoir une super force et une vision laser n’est en réalité pas suffisant. Elle a besoin d’entrainement, d’une formation et c’est ce que Stronger Together illustre. Mieux que cela encore, elle affirme sa différence avec son cousin en prônant un travail d’équipe. L’entourage de Kara l’aide à être une meilleure super-héroine, a prendre conscience de ses forces et de ses faiblesses. Elle refuse donc de se laisser être mise à part par ses différences et les embrasse. Cela met à l’épreuve sa relation avec sa sœur Alex qui en profite pour montrer ce dont elle est elle aussi capable. Comme Grant, Alex n’est pas arrivée là du jour au lendemain, les scénaristes étant bien déterminés à faire que leurs personnages aient travaillé pour mériter la place qu’ils occupent.
Introduction rapide de Maxwell Lord à la télévision, révélation finale au sujet de Hank Henshaw, Superman et le Daily Planet référencé, utilisation de la kryptonite… Si ce second épisode de Supergirl réintroduit beaucoup d’éléments du pilote, il en installe aussi beaucoup d’autres pour la suite du show. On ne perd donc pas trop de temps, ce qui nous donne une exécution quelque peu chancelante, parfois trop directe, mais qui montre que la série possède un potentiel indéniable. Les scénaristes ont également pleinement conscience qu’ils doivent aussi sortir de l’ombre de l’homme d’acier et avec cet épisode, il amorce alors le voyage de Kara pour faire d’elle l’héroïne de National City et de CBS. En somme, il y a du travail à faire pour qu’on n’arrête de dire qu’elle est la cousine de Superman et c’est bien ce que compte faire l’équipe derrière Supergirl.