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Séries Arrowverse Supergirl : la série super-héroique de CBS a t-elle pris son envol ?

Supergirl : la série super-héroique de CBS a t-elle pris son envol ?

supergirl saison 1 melissa benoist - Supergirl : la série super-héroique de CBS a t-elle pris son envol ?

Initialement prévue sur 13 épisodes, la saison 1 de Supergirl s’est vue rallongée de sept épisodes. Alors que le quatorzième est diffusé ce lundi sur CBS, revenons quelque peu sur la première partie de saison.

Même si le network est différent (CW appartenant au groupe CBS), Supergirl est développée par la même équipe créative que celle derrière Arrow, The Flash et désormais Legends of Tomorrow. Il s’ensuit alors beaucoup de situations connues des fans des séries précédemment citées, avec cependant un petit twist : c’est une femme qui a le premier rôle.

Supergirl, une héroïne maladroite mais déterminée

Elle ne représente pas l’archétype de la femme forte et badass à la Peggy Carter. Kara Danvers (Melissa Benoist) est plutôt maladroite et pas très à l’aise ni avec les mots, ni dans son corps. Elle travaille pour une boss horrible et va à des rencards ratés. Pour faire simple, c’est une jeune femme normale. Supergirl se targue d’un propos féministe, disséminé tout au long des treize premiers épisodes ; cependant, les scénaristes y vont très souvent avec la finesse d’un biker américain. Le message se retrouve ainsi dilué, voire quelques fois complètement oublié. Si certaines réflexions se révèlent plus qu’inspirées, la majeure partie de cet aspect de la série n’est pas le plus pertinent.

Ce que Supergirl fait très bien en revanche, c’est offrir un nouveau point d’entrée à l’univers super-héroïque aux débutants. Kara aime être Supergirl, elle apprécie de faire le bien autour d’elle. Par-dessus tout, elle s’amuse. Elle privilégie l’empathie à la violence, les amis à la solitude. Cela peut paraître niais dit comme cela, mais c’est surtout fondamentalement optimiste. En cela, la série ressemble aux premiers épisodes de The Flash.

Légèreté et optimisme

Supergirl se veut légère, et ce n’est pas une mauvaise chose. Dans l’univers de la série, on lutte contre les préjugés, la peur de l’autre – incarnée principalement par Maxwell Lord (Peter Facinelli), de façon plus ou moins inspirée –, le côté sombre et négatif que propose la société d’aujourd’hui. Human For A Day (1.07) est une parfaite représentation de l’esprit de la série : le double discours de Kara et de Cat Grant nous demande d’être optimiste, de ne pas tomber dans les discours pessimistes, moqueurs ou tout simplement méchants. De faire le pari de l’intelligence en lieu et place de tout critiquer.

Néanmoins, Supergirl sait également se montrer divertissante. Au départ plus que bancales, les scènes d’action s’améliorent au fil des épisodes. Les effets spéciaux ne sont pas en reste, et l’on sent que les scénaristes s’amusent à essayer d’utiliser les pouvoirs de Kara à leur maximum.

Un univers Kryptonien chancelant

Supergirl possède tout de même des scories qui peuvent se révéler frustrantes. Elle rencontre tout d’abord des difficultés à s’éloigner de Superman. Les dialogues font souvent frémir par leur lourdeur. Le triangle/carré/pentagone amoureux n’est pas le mieux géré et, plus généralement, tout ce qui se trouve en rapport à Krypton vous donne au mieux envie de dormir. Par exemple, Non, le mari d’Astra, a le pouvoir de vous faire bailler rien qu’en apparaissant à l’écran. Tout le passage sur la planète natale de Kara dans For The Girl Who Has Everything (1.13) expose la difficulté que rencontre l’équipe créative à rendre Krypton pertinent.

Le problème se trouve en fait dans le déséquilibre existant entre Kara Danvers et Supergirl. Tout ce qui touche Cat Grant et le job « normal » de Kara se montre toujours intéressant. Melissa Benoist est une révélation en tant que Supergirl, tandis que le personnage interprété par Calista Flockhart s’est progressivement révélé comme le point fort de Supergirl.

La partie au DEO souffre de son côté de décors insipides et d’un manque de figures interagissant autour de Supergirl. Strange Visitor From Another Planet (1.11) commence à régler ce problème, en approfondissant Hank Henshaw (David Harewood). For The Girl Who Has Everything (1.13) continue le travail, amenant enfin Winn (Jeremy Jordan) et James (Mehcad Brooks). Deux bonnes décisions scénaristiques, promettant un DEO plus intéressant dans les semaines à venir.

Si j’insiste sur les personnages, c’est parce que ces derniers représentent une force, autant pour Supergirl que pour la série elle-même. Que ce soit la relation entre Kara et sa sœur Alex (Chyler Leigh), celle entre Cat et Kara ou encore la bromance en devenir entre Winn et James, c’est en puisant dans les interactions entre les différents personnages que les scénaristes délivrent de l’émotion.

Supergirl, une série qui met de bonne humeur

En définitive, Supergirl est une série agréable, divertissante, et qui se révèle parfois étonnamment subtile et émouvante. Plus que cela, elle offre un point d’entrée novateur aux novices de l’univers des super-héros, en montrant qu’on peut sauver le monde en étant optimiste et en comptant sur ses amis. Personnellement, malgré des dialogues et des choix scénaristiques quelquefois douteux, je ressors toujours d’un épisode de cette série avec un sourire sur le visage. Ça fait du bien, de temps en temps.