Supergirl n’appartient pas encore pleinement à l’Arrowverse. Cela fut établi avec le cross-over évènementiel en première partie de saison avec une scène finale totalement dispensable ayant pour but de lancer l’évènement.
Grâce à sa rencontre avec Barry Allen/The Flash la saison passée, Kara possède une relation plus tangible avec le soi-disant homme le plus rapide au monde (quand Zoom, Savitar ou même Wally West ne sont pas là). Pour le coup, il parait naturel qu’un autre cross-over voie le jour entre les deux séries. Il est cependant de nouveau regrettable que les scénaristes n’aient simplement pas jugé que l’occasion fût bonne pour enclencher un tournant dans l’intégration de Supergirl dans l’Arrowverse.
Comme la fois précédente, il faut donc attendre les dernières minutes de l’épisode pour rencontrer le méchant qui amorce alors le cross-over prenant cette fois-ci place dans The Flash. Avant cela, les scénaristes ont néanmoins pris le temps de mettre quelques références musicales, entre Funny Face et Hamilton, imposant une thématique qui n’a aucune raison d’être dans le contexte de l’épisode.
Pourquoi ne pas aller jusqu’au bout en offrant plus au Music Meister, avec quelques scènes qui auraient conduit logiquement à la fin ? Sans aller dans le numéro musical qui prend naturellement du temps à être préparé, il y avait moyen de poser des bases plus solides pour ce cross-over dans Supergirl. Ainsi, on aurait de nouveau évité le fait que la fin est dispensable et sert juste à relier de manière poussive avec The Flash.
Au vu des évènements prenant place dans Supergirl, on peut également trouver que ce cross-over musical est assez mal placé et arrive alors même que nous avions Teri Hatcher et Kevin Sorbo représentant la royauté de Daxam arrivant sur Terre.
Les deux acteurs se révèlent sous-employés dans une intrigue ayant pour but d’explorer le passé de Mon-El et de poursuivre son développement. Ces enjeux tournent avant tout autour de sa relation avec Kara qui est au fond exactement tout ce que la Reine Rhea dit qu’elle est. La fin a le mérite de pousser Mon-El à prendre position sans que cela soit lié à celle qu’il aime.
En saison 2, Supergirl est une série faite d’occasions manquées sur un plan scénaristique. La sous-exploitation des deux guest stars n’est que l’extension de l’incapacité d’offrir à la problématique autour de Mon-El une véritable place. L’insertion sociale est l’un des grands thèmes de la série, mais celle-ci reste le plus souvent à la surface.
Dans le cas de Mon-El, ce dernier est clairement le résultat de son environnement et il tente tant bien que mal d’apprendre de ses erreurs et de se reconstruire une vie en suivant un nouveau code de conduite. Pour autant, c’est un aspect que les scénaristes ne mettent pas vraiment en valeur, alors qu’il y aurait bien plus à dire dessus que ce qui est sous-entendu.
On peut néanmoins tirer une certaine forme de satisfaction à ce que cet épisode nous offre un combat qui est gagné sans Supergirl. Si cette saison 2 a ses problèmes, ils concernent assez peu Winn ou Alex qui ont su tous les deux s’émanciper de Kara pour exister indépendamment. La relation entre les deux sœurs est peut-être l’une des plus grandes qualités de la série, mais son exploitation est au fond assez ordinaire dernièrement et souvent survolé. Là encore, il y a eu quelques occasions manquées par le passé.
Au fond, on peut voir la saison 2 de Supergirl comme celle où Kara devait se réinventer involontairement après le déménagement sur la CW et le départ de Cat Grant, mais ne peut le faire pleinement, car sa place au sein de l’Arrowverse ne fut pas vraiment bien définie.
Si Legends of Tomorrow a su trouver en saison 2 sa véritable place et tonalité, on peut espérer que cela sera le cas pour Supergirl en saison 3, lorsqu’elle sera pleinement intégrée à l’univers super-héroïque auquel est elle est censée appartenir.