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Supermax : une télé-réalité au cœur d’une prison (Séries Mania)

supermax serie bresilienne - Supermax : une télé-réalité au cœur d’une prison (Séries Mania)

series mania festival logo - Supermax : une télé-réalité au cœur d’une prison (Séries Mania)La 8e édition du Festival Séries Mania se déroule à Paris du 13 au 23 avril 2017. Présent sur place pendant quelques jours, Thomas couvre ainsi l’évènement et les séries qu’il découvre à cette occasion. Retrouvez tous les articles concernés en cliquant sur le tag Festival Séries Mania.

Projet plus grand que nature (plusieurs pays sud-américains à la production, et la plus grande chaine privée du continent, la Brésilienne TV Globo) pour une série en langue espagnole au casting réputé, Supermax porte bien son nom : budget colossal pour un show carcéral rempli d’action, de mystère, et de suspense, à la croisée de Lost, d’Unreal et de Prison Break, bien loin d’Oz ou Orange is The New Black.

On compare souvent les émissions de télé-réalité à une prison : enfermement, distractions sous contrôle, ennui latent avec pour conséquence une certaine forme de violence, verbale ou physique, évidemment fabriquée dans le cas d’un produit de divertissement. Supermax prend alors la comparaison au pied de la lettre et envoie huit candidats et un présentateur « gardien » dans une prison de haute sécurité (« Super maximum securidad : Supermax !!! » martèle l’animateur), plantée au milieu du désert de sel argentin. Décor de rêve pour une virée en enfer : si les neuf profils ont bien tous une bonne raison de s’être volontairement fait enfermer, le chemin pour accomplir leur objectif ne sera pas une partie de plaisir.

S’il est difficile au bout de deux épisodes de savoir si tous les protagonistes seront bien définis, les personnages qui bénéficient déjà d’un peu de traitement peuvent parfois manquer de subtilité, mais pas de force de caractère. On peut cependant émettre des doutes sur la présence de la bimbo Sunny Days (si si, c’est son nom), qui réussit à se faire à la perfection — et à la main — un mini short dans sa combinaison orange de taularde. On entrevoit certes un passé trouble, mais sa démarche de mannequin fausse un peu le réalisme du personnage.

Par la présence sur place d’Orlando, un présentateur sur le retour et qui a quelques accointances avec certains des participants au show, Supermax se montre très cruel avec ces petits pantins du divertissement, souvent aussi manipulés que les candidats du jeu. Orlando se rêve en demi-dieu omnipotent, il n’est qu’un larbin à la merci d’une production située à des milliers de kilomètres, et qui, quand elle ne répond pas aux demandes de l’animateur, livre ce dernier à la merci des candidats…

Daniel Burman, le showrunner et réalisateur, ne s’intéresse pas qu’à la quête (de rédemption, de victoire, de vengeance…) des personnages. La prison elle-même s’impose comme un élément de narration à part entière. Dix ans plus tôt, une émeute sanglante a eu lieu, ayant conduit à l’abandon de l’endroit par les autorités. Mais de nombreux secrets qui se trouveraient à l’intérieur (et en dessous) forcent certains anciens détenus à participer à Supermax pour retrouver ce qu’ils y avaient laissé.

La réalisation joue alors avec les temporalités et nous montre l’émeute qui a précipité l’abandon de la prison, les heures et jours qui ont suivi, et les manœuvres extérieures pour récupérer personnes et/ou biens laissés. Le rythme de ce montage crée une dynamique assez excitante sans être particulièrement originale ou novatrice. Cela permet des moments d’action réguliers, souvent sanglants et qui peuvent faire écho au présent et au reality show en train de se produire.

Supermax ne manque donc pas d’arguments pour se laisser regarder facilement, mais gagnerait à affiner un peu son propos et ses personnages. La série n’en reste pas moins très efficace et plutôt belle, entre décors incroyables, photo soignée et rythme haletant. Une Superproduction quoi.