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Séries Supernatural Supernatural : Enfer sur Terre pour les Anges du Paradis (saison 9)

Supernatural : Enfer sur Terre pour les Anges du Paradis (saison 9)

Supernatural Saison 9 - Supernatural : Enfer sur Terre pour les Anges du Paradis (saison 9)

Alors que les Anges sont tombés sur Terre et qu’Abaddon tente de conquérir le pouvoir en Enfer, Dean passe un pacte avec un ange déchu pour sauver Sam. De son côté, Castiel doit à présent apprendre à vivre comme un humain tandis que Metatron cherche à devenir Dieu.

Après 9 ans, la structure d’une saison de Supernatural est toujours étonnement frustrante. C’est d’autant plus vrai quand les enjeux de l’histoire prennent des propensions bibliques, comme c’est donc désormais le cas. D’un côté, c’est la guerre en Enfer, de l’autre, les Anges ont été éjectés du Paradis et se lancent à leur tour dans de sanglants affrontements pour là aussi saisir le pouvoir.

C’est le chaos et, bien entendu, la stabilité n’est pas non plus d’actualité pour les frères Winchester. À dire vrai, s’ils avaient la capacité de passer une saison sans se brouiller pour mieux se réconcilier, on pourrait presque commencer à croire que la série a un problème.

Quoi qu’il en soit, cette neuvième saison démarre donc en proposant des idées pleines de potentiel qui posent les bases d’une conjoncture réellement inédite. L’approche est d’ailleurs brillamment exposée. Néanmoins, si l’exploration de nouveaux concepts apporte ponctuellement de quoi maintenir en vie une pointe de curiosité sur ce que Supernatural nous réserve, sa formule se révèlera rapidement être un terrible handicap.

Difficile de savoir si les scénaristes refusent d’embrasser à bras le corps l’aspect feuilletonnant de leur show après toutes ces années, mais ils font un effort particulier pour revenir sans cesse vers des épisodes globalement indépendants. Peu importe si les péripéties d’un Castel transformé en humain méritaient d’être explorées plus longuement ou que la prise de pouvoir d’Abbadon aurait gagné à être pleinement développée, tout ceci finira par être traité de façon secondaire. Résultat, l’ennui parvient régulièrement à se faire sentir.

Néanmoins, bien que cette saison ne fût pas à moitié aussi épique qu’elle semblait capable de le devenir à ses débuts, elle délivre des évolutions intéressantes. En fait, c’est Crowley qui brillera réellement et qui volera plus ou moins la vedette aux Winchester qui ne cessent de s’embourber dans les mêmes conflits relationnels. Le Roi de l’Enfer a perdu son trône et sa déchéance lui donnera étrangement l’opportunité de s’affirmer dans une complexité qui lui sied fortement bien. Cela aide d’ailleurs particulièrement Dean qui lui est régulièrement associé, même si Jensen Ackles apparait être souvent limité par son rôle qui a vu son énergie diminuer au fil des ans.

Dans ce registre, Jared Padalecki s’en sort mieux, bien qu’il est lui aussi victime de la redondance des thématiques liées à son personnage. Un problème auquel échappe Misha Collins, puisque Castiel suit une nouvelle voie, à la recherche d’une forme de rédemption qui le pousse à surmonter des dilemmes intrigants. Cela aurait bien entendu pu être encore plus intéressant s’il avait eu tout l’espace nécessaire pour aller au bout des choses et si son antagoniste, Metatron, était plus présent tout au long de la saison.

Globalement, ce n’est pas son âge qui devient un handicap pour Supernatural, mais l’incapacité des scénaristes à développer pleinement les idées prometteuses qu’ils introduisent. Même s’il est toujours sympathique de revoir Jody Mills, Charlie, Garth ou les Ghostfacers, leurs histoires n’ont pas à être aussi éloignées de l’intrigue principale. Au moins, elles offrent une certaine connexion qui manque cruellement à bien d’autres épisodes.

Au final, si cette neuvième saison fut par moment inspirée et prometteuse, intelligente et ambitieuse, émotionnelle et complexe, elle n’est pas parvenue à être tout cela à la fois et surtout pas d’un bout à l’autre. On peut alors retenir quelques excellents épisodes, mais il y en a presque plus qui sont à oublier, non pas parce qu’ils sont foncièrement mauvais (à une ou deux exceptions près), mais parce qu’ils apparaissent anecdotiques à ce niveau de la série. On peut toujours espérer que la saison 10 sera libérée de ce problème, néanmoins, il est probable que cela persistera encore.