La soirée d’Ennis tourne au cauchemar lorsqu’il est attaqué avec sa petite amie par une créature qui tue un autre homme présent. David fait son retour à Chicago suite à la mort de son frère et découvre que sa sœur, à la tête de leur famille de shapeshifters, veut entrer en guerre contre les loups-garous. Ces derniers sont, selon elle, responsables de la mort de leur frère. Quand Sam et Dean arrivent à Chicago, aucun d’eux ne soupçonne ce que la ville dissimule…
Avec neuf saisons au compteur et une solide fanbase, Supernatural aurait pu déjà avoir un spin-off. Pour tout dire, les idées de séries dérivées sont multiples, de celles qui ont été abordées au fil du temps de façon plus ou moins concrète à tout ce qu’on peut soi-même s’imaginer. Cependant, rien n’aboutissait à Bloodlines, le backdoor pilote au potentiel spin-off.
Il y a une bonne raison à cela : il est difficile de faire plus générique en la matière. Pire que tout, Bloodlines semble juste être une sorte de The Originals à Chicago faussement intégrée dans l’univers de Supernatural.
C’est en compagnie d’Ennis que l’on va découvrir le monde « souterrain » de Chicago, une ville dirigée par cinq familles de monstres. L’épisode se dote d’une forme d’exposition qui va écumer les stéréotypes quasiment d’un bout à l’autre. Pas un personnage ne sera épargné, du jeune humain qui découvre la réalité à l’histoire d’amour impossible en passant par les conflits entre espèces et les ambitions personnelles de chacun. On nous introduit ainsi à l’ambitieuse et manipulatrice Margo, à la tête des shapeshifters ; à David, le frère qui voulait mener une vie normale ; à Violet, l’intérêt amoureux de David, prisonnière de sa famille ; et bien entendu à Ennis, un humain qui découvre que les monstres existent. Au vu de la richesse de l’univers de la série, il est tragique que les éléments de base du spin-off soit si basiques et sans saveur.
L’univers de Chicago n’est donc pas très attractif. Les « monstres » dans les spin-off de The CW ont des ambitions plutôt modestes, vu qu’ils semblent aisément se contenter d’une ville. Passé cela, il faut reconnaitre que cela aurait pu être pire, mais le résultat est trop oubliable.
Le pire étant qu’on ne peut pas dire que cela donne un véritable aperçu du fonctionnement même de Chicago. L’histoire révèle que les factions en place ont réussi à rester dans l’ombre en étant discrètes et en maintenant une sorte de paix qui menace d’être brisée. Au final, une guerre approche, alors que Sam et Dean doivent au final juste partir pour aller gérer des choses bien plus urgentes – du genre Metatron.
Au mieux, Bloodlines parvient à s’éloigner de sa forme si conventionnelle pour prendre un minimum vie lorsque Sam et Dean sont présents. Leur temps d’antenne est fortement limité et ne fait qu’amplifier le sentiment que ce potentiel spin-off ne cherche aucunement à saisir l’essence même de la série originale. Il y a un étrange décalage dans l’ambiance, malgré le fait qu’on retrouve des thématiques similaires. Cela rappelle juste que Supernatural devrait fournir plus régulièrement des compagnons de route aux frères Winchester pour pimenter un peu plus leurs activités.
Au final, ce backdoor pilote ne réussit pas à convaincre. Avant tout, cela présente une potentielle série fantastique trop ordinaire et plutôt dispensable.