Après avoir quitte les Winchester, Castiel s’est trouvé un travail à Gas-N-Sip et s’accoutume à la vie humaine. Quand des morts étranges se multiplient, il appelle Dean pour l’informer. Ce dernier laisse alors Kevin et son frère mener des recherches au bunker alors qu’il prend la route.
Après deux épisodes d’absence, on retrouve Castiel qui a réussi en ces temps difficiles à se dégoter un travail. Il est évident que Supernatural compte approcher l’humanité de l’ancien ange sous divers angles et Heaven Can’t Wait s’inscrit dans cette logique.
Ce dernier nous reconnecte pour l’occasion à la mythologie des anges, avec Sam et Kevin travaillant à déchiffrer la tablette. Les thématiques vont donc passer d’une storyline à une autre pour porter un regard sur l’humanité (et la douleur qui l’accompagne) ainsi que la place des anges sur Terre.
Dean ayant mis à la porte Castiel sans lui révéler ses véritables motivations, il décide de prendre la route seul après son coup de téléphone. L’ancien ange suspecte quelque chose d’étrange après plusieurs décès particulièrement violents près de son travail – et finalement, de vie. L’éloignement de Sam est avant tout, pour les scénaristes, un moyen d’exploiter l’amitié entre Cas’ et Dean, chacun devant au bout du compte s’acclimater aux changements qui ont eu lieu dans l’existence du premier.
Il n’y a rien de surprenant à découvrir que le responsable des morts est donc connecté à l’ancien ange d’une certaine façon ; l’enquête se présente de toute façon comme un prétexte pour réunir les personnages et surtout s’intéresser à l’état existentiel de Castiel. Il continue d’apprendre progressivement les rouages de la vie humaine, en maintenant une sorte d’ordre professionnel. Le regard qu’il porte sur son emploi et sa condition apporte une touche sensible qui fait défaut à Dean. La douleur évidente, mais jamais exprimée ouvertement (ou presque) de Cas’ se révèle touchante, comme le voir trouver dans sa routine de travail une satisfaction. Il est clair que cela lui aura permis de ne pas totalement s’écrouler, mais ce qui se passe aussi se montre sans conteste un premier pas vers le fait qu’il doit quitter la zone de confort qu’il s’est construite.
En parallèle, Heaven Can’t Wait va s’intéresser à la chute et transformation d’un autre personnage : Crowley. Toujours prisonnier, Sam décide de lui demander de l’aide quand, avec Kevin, il se retrouve confronté à un langage qu’ils ne peuvent traduire. Il est on ne peut plus plaisant de ne pas voir Ezekiel intervenir, alors que, même sans être trop employé, Kevin joue son rôle grâce à la remise en avant de sa complexe relation avec Crowley.
Si cet épisode fournit une avancée au sujet du sort de Metatron et de l’avenir des anges sur Terre, il n’en oublie pas aussi de faire le point sur la situation en Enfer – et la place de Crowley dans cette hiérarchie. Le coup de téléphone est alors utilisé pour délivrer autant une tension entre les personnages que des notes d’humour. Si la situation parait s’étirer un peu trop, elle n’en reste pas moins probante et permet de nouveau de jeter un regard différent sur Crowley et son futur. Pour le moment, les scénaristes n’ont pas vraiment expliciter où ils souhaitaient exactement aller avec le personnage ; ils prennent leur temps, et cela ne se révèle pas une mauvaise chose, laissant flotter des questions sans pour autant créer de frustration. S’il est difficile de concevoir Crowley attacher toute une saison à une chaise, cette situation reste à ce stade encore étonnement fraiche et pertinente.
Supernatural se penche avec un peu plus sur Castiel et Crowley, deux personnages opposés, mais qui, par ce qu’ils traversent, ne se révèlent pas si éloignés que cela. Le parallèle est bienvenu et donne aussi du relief à un épisode qui exploite bien leurs conditions, autant pour faire évoluer l’histoire que susciter diverses émotions.