Sam passe un accord avec Rowena. Pour que la sorcière puisse décoder le livre des Damnées, elle a besoin d’un codex. Sam le recherche et se retrouve dans une vieille affaire de maison hantée.
Aussi insupportable qu’à pu être Rowena, elle pourrait trouver sa rédemption grâce à Sam Winchester. Ce n’est pas le fait de lui venir en aide qui lui permettra de devenir un personnage pertinent, surtout qu’il est plus qu’évident qu’elle ne cherche qu’à servir ses propres intérêts avant toute chose, mais bien qu’elle se soit éloignée de son fils. Libérée de l’Enfer, elle cesse de geindre et se montre utile. C’est un changement qui est plus que bienvenu.
Il est donc regrettable que cette saison de Supernatural, si près de sa conclusion, continue d’enchainer les détours. Ainsi, la rencontre entre Sam et la sorcière ne mène pas à une solution, mais à une nouvelle affaire – The Werther Project – à résoudre : le cas du coffre meurtrier.
Ce qui débute presque comme un classique mystère de maison hantée prenant racine dans les années 70 devient une chasse au trésor pour Men of Letters. Le point de départ ne promettait rien d’étonnant pour du Supernatural, mais ajouter par dessus un twist concocté par le dérangé Cuthbert Sinclair (Kavan Smith) a le mérite de compliquer la situation au point de la rendre presque intéressante.
Le souci est que les Winchester ont beau terminer l’épisode en rappelant une énième fois qu’ils sont plus efficaces à deux que séparément, ils évoluent bien chacun de leur côté durant la majorité de cette affaire. Dean se retrouve ainsi de retour auprès de Benny (Ty Olsson) au Purgatoire, pris dans une allégorie hallucinée devant lui offrir l’opportunité d’être introspectif, tandis que Sam cherche à sauver les meubles.
S’il y a bien une conclusion à tirer de cette débâcle dans laquelle le cadet des Winchester s’est jeté la tête la première est qu’il aurait du mieux se documenter avant de passer à l’action. C’est un constat tragique après une décennie à chasser des monstres. On pourrait même dire que c’est bien la dernière chose que l’on attendrait de Sam. Utiliser son désespoir grandissant pour justifier ses actes est d’ailleurs assez paresseux dans le cas présent.
Quoi qu’il en soit, cet épisode est un assemblage d’idées à moitié exploitées et, de façon étonnante, cela parvient tout de même à fonctionner au bout du compte. Certes, les ressorts scénaristiques sont poussifs, mais étoffer même légèrement la mythologie des Men of Letters est toujours bienvenu. De plus, il est préférable de prendre un détour qui permet de ne pas perdre de vue les objectifs de la fin de la saison que de s’aventurer dans une intrigue qui est tellement indépendante qu’elle pourrait prendre place à n’importe quel moment de la saison – ce qui est le genre de choses auquel les scénaristes nous ont malheureusement trop habitués.
On digresse ainsi légèrement, mais pas suffisamment pour que l’épisode perde de son intérêt. The Werther Project aurait certainement gagné à explorer plus longuement le passé de la maison maudite et à mettre totalement Dean de côté au lieu de l’isoler de la sorte, mais le rythme et le suspense sont bien dosés. Le résultat se montre alors plus efficace qu’escompté et l’histoire de la Marque avance véritablement vers une conclusion, ce qui est un plus appréciable.