Dean n’arrive pas à entrer en contact avec Crowley qui a promis de trouver The First Blade. Quand les frères Winchester finissent par entendre parler de lui, c’est pour le découvrir dépendant au sang humain. Pour empirer la situation, ils découvrent qu’Abaddon est au courant des recherches qu’ils mènent.
Les scénaristes de Supernatural s’éloignent des problèmes fraternels pour laisser la place à Crowley et faire avancer l’intrigue autour de The First Blade. Plus que tout, cet épisode est là pour régler un problème de taille, soit le devenir de Crowley si les Winchester entrent en possession de l’arme.
Blade Runners repose beaucoup sur Crowley – et autant sur la performance de Mark Sheppard. L’épreuve que doit traverser le personnage, accro au sang, menace à diverses occasions de le rendre bien moins menaçant qu’il ne devrait l’être. Naturellement employé pour véhiculer une certaine dose d’humour, Crowley n’en reste pas moins un être dangereux dans l’univers de Supernatural et un allié non fiable.
L’association avec les frères Winchester permet sans aucun doute de jouer avec la ligne morale de plus en plus floue dans la série. Il fut un temps où il aurait été inconcevable que Sam et Dean fassent équipe avec Crowley. Les choses ont changé, et ils se retrouvent autant à l’utiliser qu’à l’aider, tout le monde servant ses propres intérêts et devant s’adapter en conséquence. C’est certainement ce qui rend cette collaboration si efficace. L’idée est ici poussée assez loin, bien que pendant un très court moment, les deux frères sont obligés de remettre Crowley sur pied pour en tirer quelque chose.
Il en ressort un ton au départ tout de même léger malgré des enjeux forts importants. Retrouver The First Blade est primordial et devient prioritaire lorsqu’ils apprennent qu’Abaddon connait aussi son existence. Cependant, la démone n’étant jamais physiquement présente, juste évoquée, cela n’apparait pas vraiment comme une menace tangible à ce stade de la saison. On sait que l’affrontement aura bel et bien lieu, mais celui-ci n’est pas encore pour tout de suite. Difficile alors de vraiment s’inquiéter de ce côté-là, il s’agit plus de jouer avec le conflit démoniaque qui existe entre elle et Crowley.
Par contre, l’orientation sur un ancien Man of Letter se révèle bien plus accrocheuse, surtout que celui-ci se montre particulièrement tordu à sa façon. Le sujet mérite sans conteste d’être fouillé plus en profondeur. Si l’équipe créative ne souhaite pas trop s’engager sur cette route, il reste intéressant que cela revienne à l’occasion sur les devants pour nous fournir de nouvelles informations.
L’opportunité est aussi saisie pour s’intéresser à la marque de Cain et son fonctionnement avec la fameuse lame. Le sujet reste encore étrangement peu approfondi, et il est difficile de savoir si les scénaristes comptent à un moment ou un autre creuser la question ou si ce que nous avons ici est l’essentiel de ce qu’il faut savoir. Les effets sur Dean soulèvent certaines interrogations qui devraient certainement avoir un impact à la prochaine utilisation.
Au final, Blade Runners démontre bien qu’on n’a pas besoin d’avoir un conflit relationnel dans Supernatural. Au contraire, celle-ci est capable de délivrer de bons épisodes sans avoir ce type d’enjeux, ayant de quoi faire avec ces éléments surnaturels et mythologiques, qui maintiennent véritablement l’intérêt. On passera par ailleurs sur l’apparition de Nicole Polizzi – Snooki – dans la peau d’un crossroads demon, qui ne brille pas par son talent d’actrice, loin de là et qui reste très vite oubliable au vu de tout ce qui se déroule dans cet épisode.