Après des années à travailler dur, Cam Calloway est recruté par une équipe de basketball de haut niveau à Atlanta. Il déménage alors avec sa famille et, aidé par son cousin Reggie qui lui sert de manager, il apprend à naviguer dans un nouveau monde où l’argent et le succès pourraient lui causer sa perte.
Malgré son titre qui parait inadéquat, Survivor’s Remorse est une comédie créée par Mike O’Malley pour Starz qui nous parle d’un joueur de basketball professionnel qui découvre ce que c’est qu’être riche et célèbre.
L’histoire se centre ainsi sur Cam Calloway (Jessie T. Usher) et ses proches alors qu’ils s’embarquent dans sa nouvelle vie. Sur papier, on pourrait croire que nous avons là une version de la série Entourage déplacée dans un contexte sportif. À un certain degré, c’est totalement le cas, mais là où la production HBO s’efforçait dans un premier temps d’offrir une simple satire, Survivor’s Remorse prend une approche bien différente.
Ainsi, avec sa première saison qui ne se compose que de 6 épisodes, Mike O’Malley montre sans tarder qu’il est surtout intéressé par parler de la culture de la célébrité. Cam est un joueur de basketball, mais le fait que nous ne le voyons jamais sur un terrain tend à faire de lui un exemple plutôt universel. De même, qu’il vienne d’un quartier pauvre et qu’il se sente coupable d’avoir tant de bonnes choses dans sa vie à présent font de lui le parfait observateur d’un système rongé par l’hypocrisie.
Si le pilote se montrait trop focalisé sur l’exposition du concept du show pour véritablement en faire quoi que ce soit, cela change dès le second épisode. Ainsi, chaque histoire s’efforce de dénoncer comment Cam, s’il ne veut pas perdre ce pour quoi il a travaillé, est obligé de faire des concessions d’une nature ou d’une autre, quand il ne se fait pas simplement utiliser. Entre la prise de conscience des responsabilités morales liées au statut de star et les fantômes du passé qui font surface pour tenter d’avoir une part du gâteau, il y a donc de quoi faire et Survivor’s Remorse pousse souvent la réflexion jusqu’à arriver à trouver une balance relativement intelligente. Il n’est ainsi pas question de dénoncer un système, mais de creuser une voie à l’intérieur de celui-ci pour survivre sans se laisser corrompre.
C’est d’ailleurs à ce niveau que l’entourage de Cam s’avère être judicieusement utilisé. Reggie (RonReaco Lee), le cousin et manager possédant une vision d’avenir, est un guide précieux qui ne cesse de mettre en perspective les obligations qui vont avec l’argent, là où la mère, la sœur et l’oncle de Cam font face aux absurdités qui y sont attachées.
Tout ceci se fait tout de même de façon légère, car si le premier épisode se montrait parfois trop sombre, la saison se révèle être globalement plutôt colorée. L’humour vient des dialogues, les membres de la famille Calloway étant assez promptes à ne pas modérer ce qu’ils ont à se dire, ce qui a souvent un effet plutôt explosif. Le ridicule de certaines situations prend également le relai à l’occasion, même si la série tend à offrir une représentation qui est en apparence relativement authentique afin de permettre au propos d’avoir du poids.
Globalement, Survivor’s Remorse est probablement plus intelligente qu’elle n’est comique, ce qui ne lui enlève rien de sa légèreté. Cette première saison n’a cependant pas beaucoup de temps pour trouver un bon équilibre et l’ensemble se montre par moment quelque peu inégal. En dépit de ça, le potentiel de départ se révèle être bien mieux exploité que ce que le pilote le laissait penser et le show mérite qu’on lui donne une chance.