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Séries Taboo : Retour de Tom Hardy dans un Londres baroque (Pilote)

Taboo : Retour de Tom Hardy dans un Londres baroque (Pilote)

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Nouveauté de ce début d’année sur BBC One, Taboo se présentait avant sa diffusion comme une réussite sur un plan esthétique. Il était difficile d’imaginer le créateur de Peaky Blinders nous délivrer une série sans style.

Dès les premières images, Taboo s’impose comme une œuvre qui possède donc une personnalité visuelle distincte. Le co-créateur Steven Knight (qui a développé la série avec Tom Hardy et le père de ce dernier) ne déçoit pas en prenant même ses distances avec Peaky Blinders pour nous offrir des images plus gothiques. Pour faire simple, le Londres de Taboo ne ferait pas honte à Charles Dickens.

La réalisation de Kristoffer Nyholm (Le mystère Enfield) colle parfaitement, il n’y a rien à dire. Le traitement baroque se retrouve également dans le scénario, avec son ambiance qui se veut parfois angoissante, sa pile de secrets, ses personnages sombres et ses multiples fantômes.

À l’image de Ross Poldark –  et c’est là que le parallèle s’arrête ! –, James Keziah Delaney est de retour chez lui alors que tout le monde le croyait mort. Après avoir passé 10 ans en Afrique, il refait surface pour l’enterrement de son père et apprendre que celui-ci lui a tout légué. Si James n’en a pas forcément besoin, la compagnie britannique des Indes orientales comptait bien récupérer les biens en les rachetant. James n’est cependant pas sa demi-sœur (Oona Chaplin) et n’a aucune intention de vendre.

La situation est posée dans certaines limites. Tom Hardy endosse le rôle de l’intense et sombre James Delaney – un registre qu’il affectionne particulièrement – qui va donc se retrouver à lutter contre la Compagnie qui ne compte pas rester là sans rien faire. Entre les deux se trouve la demi-sœur qui partage avec James un secret qu’elle ne souhaite pas voir revenir à la surface.

On peut souligner que le scénariste ne cherche pas à précipiter les choses, nous délivrant une introduction qui prend son temps pour nous présenter son personnage phare, son entourage et ses ennemis. L’approche a également pour effet de rendre cette exposition peut-être trop didactique, s’appuyant plus sur le visuel que sur la substance pour vraiment fasciner. Une touche de mysticisme vient donc compléter l’ensemble pour mieux représenter le passé et les démons de James.

Plus proche dans le ton et dans son sujet de ce que l’on retrouverait sur BBC Two, Taboo expose une volonté de BBC One de s’aventurer en eaux plus troubles (potentiellement lié à la manière dont le budget doit être organisé). Sur ce plan-là, au moins, la série écrite par Knight a le mérite de venir apporter sa touche dans le domaine de la fiction historique plus sombre, plus glauque, plus gothique qui, si on aime le genre, est toujours bienvenu. Le début respecte peut-être d’un peu trop près une formule en nous introduisant des personnages types et les relations ambigües qui vont avec.

Ce n’est cependant que le début et Taboo, sans faire d’étincelles, pose ses premiers éléments narratifs sans précipitation pour nous plonger dans le Londres de 1814 où revanche et violence devraient pouvoir prendre vie et s’épanouir dans les 7 prochains épisodes.