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Séries The 100 : Seconde chance (6.03)

The 100 : Seconde chance (6.03)

The 100 Saison 6 Episode 3 - The 100 : Seconde chance (6.03)

La nouvelle planète — ou lune — Alpha et ses habitants se dévoilent un peu plus cette semaine, rajoutant une palanquée de questions sans réponse à celles que nous avions déjà. Dans le troisième épisode de cette saison 6 de The 100 a lieu le premier vrai contact entre nos héros et les autochtones.

Alors que Clarke (Eliza Taylor), qui a repris plus par défaut que par conviction sa place de leader, est chargée de négocier la survie de tous auprès des dirigeants, Bellamy (Bob Morley) et Echo (Tasya Teles) rejoignent le vaisseau pour récupérer les derniers survivants.

Maintenant que la situation est établie, il est temps d’introduire de nouveaux personnages. D’un côté, nous avons les Primes, dirigés par l’énigmatique et très peu charismatique Russel (J. R. Bourne) et qui crient sous leurs faux airs de héros pacifistes « nous sommes les futurs grands méchants de la saison ». De l’autre, les Children of Gabriel, des pseudo-terroristes, descendants du personnage interprété par Sean Maguire dans le flashback de l’épisode précédent et qui ne sont pas sans rappeler les Grounders.

L’installation de cette nouvelle mythologie n’est pas inintéressante. On retrouve une confrontation des cultures plutôt juste et légèrement différente de ce que The 100 nous avait proposé jusque-là. Bien qu’issus de la même société — la nôtre —, les Sky People et les Primes ont pris des chemins bien différents et sont irrémédiablement séparés par plus de 100 ans d’histoire politique et guerrière.

Malgré les belles idées, on ne peut s’empêcher de noter que les Primes sont très incohérents dans l’univers de la série. D’après les 50% de dialogues compréhensibles des bonhommes, leur population aurait le même âge que les Grounders, et aurait vécu dans des conditions similaires. Pourquoi les premiers sont-ils d’imminents scientifiques et, de toute évidence, des architectes de talent, alors que les seconds étaient réduits au stade de sauvages ? Et c’est quoi ce système politique basé sur le sang et la lignée, ce régime de l’enfant unique et ces rites mystiques ?

Le nœud dramatique de l’épisode propose un repas houleux entre Clarke et le fameux Russel. Si cette discussion est justifiable en termes de développement de personnages, permettant notamment à Clarke de se confronter à sa réputation et de répondre de ses actes passés, elle n’a aucun sens scénaristiquement et devient donc très artificielle. Le dénouement de la demande d’asile de Clarke est également très convenue et prévisible, le script prenant la voie la plus simple et rapide pour mener le groupe dans une nouvelle situation délicate.

Ailleurs dans l’épisode, on a droit à la très attendue confrontation entre Octavia (Marie Avgeropoulos) et Bellamy. Entre le sur-jeu insupportable de la première et le sous-jeu (ou l’absence de jeu) du second, la scène manque cruellement d’intensité. Des décisions intéressantes sont prises, mais se voient balayées d’un revers de main avant la fin de l’épisode, ne permettant pas à cette relation frère-sœur d’évoluer.

Après avoir frôlé le pire, on retrouve un Murphy désemparé et pétrifié par l’expérience qu’il a vécue et l’idée de mourir. Celui qui s’impose une nouvelle fois comme l’un des personnages les mieux construits de The 100 pourrait alors entrer dans un véritable arc de rédemption, voire de sacrifice — théorie personnelle pour l’instant, je prends les paris. Heureusement que son sarcasme et ses analyses cyniques viennent relever le niveau des dialogues de cet épisode terriblement mauvais.

« Hell’s big enough for both of us. »

Visuellement, la série reste sur sa lancée et continue de nous faire rêver avec un petit budget. Si l’on ferme les yeux sur l’immonde fond vert entraperçu devant le palais, le design d’Alpha est très réussi. Le jeu sur les couleurs entretient l’effet extraterrestre et le malaise permanent, tandis que la nature et les décors dévoilent habilement des détails qui contribuent à ce nouvel univers.

A trois épisodes du début de la saison, force est de constater que l’équipe créative commence à retomber dans ses travers, même si des efforts notables sont faits pour l’éviter. Bien que certains aient droit à un léger twist, les sujets de prédilections des premières saisons reviennent au galop — la violence, les exclus, les complots et autres conflits internes — et ne sont pour l’instant pas attaqués sous un angle suffisamment différent pour redevenir pertinents.

Le mystère est insufflé de façon très poussive, tout est fait pour nous perdre dans le récit qui se dessine comme bien moins cryptique que ce que l’on aimerait nous faire croire. Les scénaristes essaient de nous berner à coup de Golden Retriever et de filtres Snapchat, mais à moins d’un changement de cap radical, il est déjà possible de deviner dans quelle direction avance la série.

Très classique dans ce qu’il raconte et faussement déconstruit dans son montage et sa mise en place, cet épisode 3 est une entrée en matière mitigée dans les vrais enjeux de la saison. En dépit des grosses ficelles, il fait convenablement son travail d’introduction de nouveaux alliés et antagonistes, même si le statut de chacun reste à définir. Maintenant que tout le monde est réuni, The 100 a toutes les cartes en main pour nous prouver qu’elle peut se relever. Verdict, la semaine prochaine.

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