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The Affair Saison 1: Deux points de vue pour une même histoire

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The Affair Bilan Saison 1 - The Affair Saison 1: Deux points de vue pour une même histoire

Série de Showtime, la première saison de The Affair, composée de 10 épisodes, a été diffusée en fin d’année dernière outre-Atlantique. Le show, au titre évocateur, explore les effets relationnels d’un amour adultérin entre Noah Solloway (Dominic West), auteur sans succès, et Alison Bailey (Ruth Wilson), une serveuse, qui se rencontrent de façon anodine et se retrouvent attirés l’un par l’autre. Ces deux âmes torturées par leur passé ou leurs désirs vont entrainer leur conjoint et leur famille respective dans leur folie.

Si la rencontre lors du pilote se fait de manière presque trop banale, le choix des réalisateurs quant à la façon de conter leur romance devient rapidement intéressant et intrigant. Non seulement le receveur de leur histoire est un policier (Victor Williams) qui enquête sur la mort de l’un de leurs proches, mais les épisodes sont systématiquement coupés en deux pour nous offrir successivement le point de vue de Noah, puis celui d’Alison (effet Rashomon). Cette approche nous permet de nous identifier rapidement aux personnages et nous offre également la possibilité d’explorer plus intimement leur relation. Le fait que leurs récits divergent sur de nombreux points devient une des grandes forces du show qui insiste sur la réalité de chaque amant et son ressenti sur son passé.

Si le personnage interprété par Dominic West parait perméable à nos yeux – les raisons qui le poussent à compromettre son mariage sont relativement explicites –, cela est loin d’être le cas pour celui de Ruth Wilson. Le passé d’Alison, qui se révèle être une clef importante dans ses décisions, ne nous est conté que par des bribes rassemblées au fil des épisodes. Son histoire se révèle alors à l’image de son personnage, intense. La construction de ce nouveau couple, qui se fait au détriment de deux mariages, se trouve également au centre d’une affaire judiciaire qui fait monter la pression tout au long de la saison jusqu’au twist final qui devrait tous nous ramener devant nos écrans lors de la seconde saison.

La série fourmille aussi de protagonistes secondaires même s’ils n’existent qu’au travers du regard de Noah ou d’Alison, laissant la place à d’innombrables lacunes qui ne contenteront pas tout le monde. Mais comme pour nos héros, le casting de leurs moitiés se révèle être impeccable. Du côté d’Alison, nous retrouvons Joshua Jackson dans le rôle de son mari, Cole Lockhart, propriétaire avec ses frères d’un ranch qui est au bord de la faillite. L’acteur de Fringe doit composer avec son peu de présence à l’antenne pour rendre son personnage crédible, il y parvient d’autant plus lorsqu’il est auprès du reste de sa famille ou vers la fin de la saison, lorsque le scénario le ramène sur le devant de la scène. Du côté de Noah, c’est avec plaisir que l’on assiste au retour de Maura Tierney (ER, The Good Wife) dans le rôle d’Helen Solloway, mère de 4 enfants et fille unique d’un romancier célèbre qui avait choisi de se marier contre l’avis de ses parents. L’actrice interprète magistralement son rôle de femme trompée et trahie et nous entraine avec elle dans la légitimité de sa colère.

Comme il s’agit, en autre, de mettre en lumière les effets d’une relation adultérine sur l’entourage de ces couples, de nombreux autres personnages, impactés par les évènements, gravitent autour de nos héros : les enfants et beaux-parents de Noah, la belle-famille et la mère d’Alison, les confidents, et bien sûr l’importun patron d’Alison, interprété par Darren Goldstein.

The Affair est donc une série qui, grâce à son scénario original agrémenté d’une réalisation intelligente et d’excellents acteurs, a beaucoup à nous offrir. Il serait réducteur de ne voir en cette série qu’une banale histoire d’amour. Même s’il est évident qu’on y parle de sentiments, la réalisation et le sujet ne sont pas commun et la saison 2 devrait continuer à le prouver.

Noah : So what Shakespeare is trying to say is that perfect love cannot sustain in an imperfect world.