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Séries The Affair Saison 3 : Noah sombre encore et emporte avec lui la série

The Affair Saison 3 : Noah sombre encore et emporte avec lui la série

The Affair Saison 3 - The Affair Saison 3 : Noah sombre encore et emporte avec lui la série

Cet article contient des spoilers explicites sur cette saison 3 de The Affair.

Et dire que cela partait bien… La troisième saison de The Affair vient de s’achever et Showtime annonçait quelques jours plus tôt son renouvellement pour une quatrième. Revenons sur cette conclusion sans éclat, à l’image d’une saison décevante et difficile à cerner.

Un potentiel mal exploité

Ce goût légèrement amer laissé par le visionnage de la saison l’est d’autant plus que le début était très aguicheur et montrait une certaine envie de faire évoluer sa formule. Un nouveau départ après un bond dans le temps énigmatique, des dynamiques relancées, de nouveaux personnages portés par des acteurs talentueux et un crime à résoudre, la recette était idéale pour un bon drame télévisuel. Dommage que l’ensemble se soit si mal articulé.

La réalisation et l’image toujours impeccables ne suffisent plus à pardonner des problèmes de rythme récurrents, et surtout une écriture faignante et déséquilibrée. Les couples originels ayant explosé, les personnages ont tous droit à une histoire en solo. À vouloir trop en faire, The Affair reste malheureusement superficielle et ennuie la plupart du temps. Difficile d’adhérer à chaque intrigue et de créer un lien émotionnel avec les protagonistes.

À toujours être sur le fil, The Affair est finalement tombée dans la facilité et les points de vue multiples qui faisaient sa spécificité sont quasiment devenus des artifices narratifs. L’intérêt résidait jusque-là dans les détails, les tournures de phrases, les perceptions différentes des discussions et des situations. Les divergences flagrantes se justifiaient dans le cadre de l’enquête qui a marqué les saisons passées, mais elles n’ont plus lieu d’être. Les deux versions de la rencontre entre Helen (Maura Tierney) et Alison (Ruth Wilson) notamment n’ont aucun sens, et jamais une suggestion d’explication n’est donnée.

De l’anti-héros au connard égocentrique

Qu’on soit clair, Noah (Dominic West) n’est pas torturé, il est juste de plus en plus détestable. Son sourire de chien battu et ses rares relents d’instinct paternel n’excusent en rien le fait qu’il détruise littéralement la vie de chaque être humain qu’il approche. Entre le viol d’Helen, son impact sur ses enfants, sa manipulation constante des toutes les femmes qui croisent sa route, rien ne va.

La saison insiste — beaucoup — trop sur la mort de la mère de Noah et son sentiment de culpabilité. Cela devient même un des fondements de sa personnalité et la cause de tous ses maux, ce qui est totalement incohérent avec le personnage des saisons précédentes. Il aura également fallu neuf épisodes pour nous avouer que, oh surprise, il s’était poignardé lui-même et personnifiait ses remords dans un geôlier violent. Cela aurait pu être une bonne idée (Brendan Fraser était d’ailleurs brillant), mais au vu du peu de développements annexes, cela donne simplement au résultat un côté très insipide et sans conséquence.

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« Et maintenant, on va où ? »

La série conclut sur ses mots qui ne trouveront aucune autre réponse que le silence de Noah. En guise de cliffhanger, c’est peu inspiré. Cela sonne également comme un aveu de la part des scénaristes qui n’ont eu de cesse de nous proposer des interactions poussives et des rebondissements bien fades. Le dernier épisode était un excellent court-métrage, laissant place à une Juliette (Irène Jacob) touchante et initiant des réflexions intéressantes comme The Affair savait le faire à ses débuts. Cependant, c’était un très mauvais final.

On ne cherchera même pas à comprendre pourquoi Noah est passé de psychopathe bon à enfermer à petit ami et père attentionné sans aucune explication, ni même le choix d’évincer totalement trois des quatre personnages principaux. Cole (Joshua Jackson) et Alison étaient, aussi bien au niveau de l’écriture que des enjeux, la seule partie intéressante de la saison, mais ne sont malheureusement qu’effleurés.

Le constat est dur et la critique peut-être trop acerbe. The Affair est une de ses séries qui laisse indifférente ou que l’on apprécie d’une façon viscérale. Lorsque la subjectivité du fan ne suffit plus, la déception est alors très grande. Malgré tout, on peut espérer que la série saura apprendre de ses erreurs et proposer une conclusion à la hauteur de ce qu’elle a été. The Affair a quelques bons personnages ainsi qu’une approche unique des rapports humains, ce serait bien qu’elle s’en souvienne.