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The Americans : Famille en danger (saison 2)

The Americans Saison 2 - The Americans : Famille en danger (saison 2)

Quand Elizabeth et Philip découvrent qu’un couple d’infiltrés a été sauvagement exécuté, ils craignent que le réseau soit compromis et que leur famille soit en danger. L’arrivée d’Oleg Igorevich Burov à l’ambassade bousculera les choses et créera rapidement des problèmes pour Stan qui est plus proche que jamais de Nina.

La Guerre froide n’est pas terminée sur FX, puisque The Americans se poursuit avec une seconde saison qui met Elizabeth et Philip Jennings dans de nouvelles situations périlleuses pour le bien de leur nation. Cela dit, le business de l’espionnage n’a pas encore dévoilé tous les dangers qu’il recèle.

C’est ainsi que l’on entame la saison 2 avec une famille d’espions russes qui se fait éliminer. Par qui ? Là est la question qui hantera les Jennings qui réalisent qu’ils pourraient être les prochains. S’ils venaient à mourir, qu’adviendrait-il alors de Paige et Henry ? Fournir une réponse sera délicat, mais cette interrogation servira aux scénaristes qui l’utiliseront pour tenter d’apporter de la complexité à leur histoire. Ce n’était peut-être pas nécessaire, surtout que l’angle familial ne sera finalement pas le plus intéressant qui soit.

Il faut dire que la crise d’adolescence de Paige est forcée au cœur d’une conjoncture bien plus dramatique pour pousser ses parents à gagner une perspective nouvelle sur leur mission, ce qui deviendra progressivement poussif et répétitif. Heureusement, même si cela est traité de manière récurrente du début à la fin de cette saison, d’autres storylines parviendront à régulièrement prendre le dessus.

En fait, le couple Jennings poursuit son travail de façon assez routinière. Cet angle n’évoluera pas spécialement dans un premier temps. C’est là que Nina s’imposera en s’affirmant à travers des enjeux complexes et une situation plus que délicate. Être agent-double lui réussit bien et permet aux scénaristes d’aborder sous différemment la place de l’individu dans ce jeu d’espions. De plus, la performance d’Annet Mahendru ajoute une sensibilité qui fait du bien à The Americans qui se montre encore trop froide et mécanique. Idem pour Matthew Rhys qui reste excellent et qui se surpasse en tirant profit des relations que Philip développe avec ceux qu’il utilise pour ses missions.

Dans ce registre, Elizabeth aura également un peu plus de matériel cette saison, puisqu’elle prendra sous son aile Lucia, une jeune rebelle d’Amérique du Sud dans laquelle elle se retrouve. Néanmoins, le personnage reste rigide et consumé par des idéaux qui paraissent limiter sa vision des choses. Keri Russell parvient en tout cas à entretenir impeccablement la froideur de cette mère de famille qui garde toujours en tête ses objectifs.

On ne peut pas dire que Stan se montre aussi discipliné. En fait, l’agent du FBI est en perdition. D’ailleurs, sans Chris Amador, le FBI perd de ses couleurs et l’agent Beeman se retrouve principalement défini par sa relation avec Nina. Cette dernière aura alors comme principal mérite d’encourager une réflexion sur ce qui peut pousser une personne à trahir son pays. À côté, la vie de Stan est plutôt morose, surtout que – bien que Susan Misner soit passée régulière cette saison – Sandra sera à peine présente. La famille Beeman est globalement en décomposition au fond de l’image et les scénaristes se refusent d’explorer en profondeur cet angle qui devient rapidement répétitif.

Idem avec Martha et son mariage avec « Clark » qui tourne en rond. Alison Wright délivre elle aussi une performance nuancée qui est intéressante, mais qui reste sous-exploitée.

Cette saison 2 de The Americans gaspille donc quelques-unes de ses meilleures cartouches, ce qui se révèle être régulièrement plus qu’irritant. Néanmoins, quelques bonnes idées seront vraiment mieux exploitées et aideront le show à se montrer plus captivant sur la durée malgré tout. La storyline sur l’assassinat de la famille d’espions introduira un véritable sentiment de danger, ce qui manquait auparavant. De plus, si on peut regretter que le FBI soit traité de façon secondaire, cela permet de développer les Russes de manière plus conséquente et d’ajouter des perspectives pertinentes dans la représentation de ce conflit et des idéologies qui l’accompagnent.

Au final, la série se montre plus maitrisée sur le plan narratif. Elle souffre par contre encore d’une exécution trop mécanique qui entretient une certaine distance avec les personnages que les acteurs parviennent à réduire, sans réussir à la faire disparaitre. C’est la partie émotionnelle qui est la plus handicapée, mais The Americans a d’autres choses à offrir qui la rendent toujours intrigante et intéressante à suivre.