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Séries The Blacklist The Blacklist : Raymond Reddington à la rescousse du FBI (début saison 1)

The Blacklist : Raymond Reddington à la rescousse du FBI (début saison 1)

The Blacklist - The Blacklist : Raymond Reddington à la rescousse du FBI (début saison 1)

Après Sleepy Hollow, l’autre série de la rentrée à s’être imposée comme un succès est The Blacklist. Diffusée sur NBC, elle a l’avantage d’être programmée après The Voice qui lui ouvre la voie en apportant un grand nombre de spectateurs.

Ceux-ci peuvent donc suivre les aventures de James Spader dans la peau de Raymond « Red » Reddington, l’un des criminels les plus recherchés par le FBI qui décide, du jour au lendemain, de se rendre aux autorités. Il a cependant une bonne raison, il veut aider ces incompétents notoires à attraper des personnes comme lui ou bien pire dont ils ignorent, en majorité, jusqu’à l’existence. Il a dès lors composé ce qu’il appelle The Blacklist et, chaque semaine, il oriente le FBI vers le dernier pourri présent sur celle-ci qui est en ville.

Il y a tout de même un twist, puisqu’il demande que l’agent Elizabeth Keen soit son contact personnel, sans expliquer pourquoi son choix s’est porté sur elle. Après avoir montré sa valeur, il obtient tout ce qu’il veut.

Bien entendu, même si The Blacklist est un procedural drama, il y a une mythologie. Celle-ci est plus ou moins ce qui permet à l’ensemble de prendre forme, et ce qui s’impose aussi comme un handicap.

Le problème principal de cette nouvelle série est qu’elle manque d’un ingrédient notable : la finesse. Regarder un épisode de The Blacklist, c’est voir un bulldozer narratif foncer droit dans un mur, faire un gros trou dedans et laisser les débris atterrir un peu n’importe où et n’importe comment. Pourtant, cela fonctionne à un certain degré, et ce, en grande partie grâce à James Spader qui est tellement dans son rôle qu’il donne véritablement l’impression que Reddington est plus qu’un beau parleur, qu’il sait vraiment ce qu’il fait – ce que les scénaristes peinent par moment à véhiculer.

En fait, au milieu de l’incompétence notoire caractérisée par le fait que le FBI ne parait pas saisir la moitié des choses qui se passent, Reddington s’amuse à manipuler les évènements pour toujours en tirer un profit personnel. Bien entendu, on ne nous dit pas clairement de quoi il retourne, alimenter notre imagination de la sorte est certainement plus productif dans le cas présent qu’essayer de rendre tout cela aussi intéressant que ça semble l’être. Il est indéniable que la technique fonctionne, puisque le public reste et, avouons-le, la série n’en est que plus divertissante.

On ne peut pas vraiment attendre qu’elle soit plus à ce stade. Pourtant, Elizabeth Keen est là pour tenter d’injecter de la sensibilité et pour nous entrainer dans un autre type de mystère qui parait impliquer approximativement tout ce qui est en rapport de près ou de loin avec sa vie privée. Sa famille et son fiancé sont louches à un degré différent, même elle n’est finalement pas très nette quand on fait le calcul, mais Megan Boone parvient à rendre son personnage suffisamment plat et charmant pour éviter que tout ceci ne nous encourage à trop réfléchir sur ce qui pourrait être camouflé derrière les apparences.

Concrètement, The Blacklist possède l’énergie suffisante pour que, une fois que l’on a tout assemblé, le divertissement promis soit bien délivré. Après quatre épisodes, c’est une bonne chose. Le problème est qu’il faudra plus afin que tout ceci ne s’effondre pas complètement avant la fin de la saison. Ce n’est pas que la formule n’a pas de quoi tenir la distance, c’est juste que la lassitude face aux non-dits et aux twists invraisemblables risque de prendre le dessus sur le plaisir procuré par le cabotinage étrangement réjouissant de James Spader.