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Séries The Blacklist The Blacklist, saison 2 : d’un secret à un autre (Partie 1)

The Blacklist, saison 2 : d’un secret à un autre (Partie 1)

the blacklist saison 2 partie 1 - The Blacklist, saison 2 : d'un secret à un autre (Partie 1)

Red Reddington continue sa collaboration avec le FBI pour faire tomber des criminels en tous genres dans la saison 2 de The Blacklist. Cependant, s’il y avait une leçon à tirer de la première saison, c’était bien que la force du show ne résidait aucunement dans ses investigations. Non, l’intérêt premier de The Blacklist reste – et ces épisodes ne vont pas changer cela – de voir Reddington mener son business et plus précisément, regarder James Spader tirer le meilleur du matériel qu’on lui fournit.

L’équipe scénaristique de The Blacklist se repose pour ses nouveaux épisodes sur sa formule, sans chercher à prendre des risques. Elle s’appuie alors plus que jamais sur l’attrait de son personnage principal. Red est un homme fascinant, en raison de son savoir et la façon dont il gère ses affaires, mais il y a bien entendu des limites à ce qu’il peut faire. Il ne peut donc pas continuellement maintenir l’intérêt pour le show qui se construit sur des secrets, des sous-entendus et des suppositions.

Dans The Blacklist, les questions s’alignent plus vite que les réponses, et quand celles-ci arrivent, c’est pour soulever de nouvelles interrogations. Dans ce contexte, Berlin nous était introduit comme le grand méchant en fin de première saison. Incarné par Peter Stormare, Berlin est un criminel qui possède de la prestance, mais dont les motivations sont fort simples. Là où Reddington semble toujours dissimuler une information, voire même ses véritables intentions, Berlin se révèle à côté être un homme moins ambigu.

Au final, la confrontation annoncée retombera comme un soufflé, Berlin n’étant en vérité qu’un accessoire scénaristique. Il permettra de lever le voile sur une partie de l’histoire familiale de Red, tout en détruisant tout ce qui avait été construit au cours de la saison précédente. Dès qu’il s’agit de Reddington, les scénaristes font tout pour en dévoiler le moins possible et multiplier les doubles jeux. Dans de telles conditions, Red reste avant tout une figure attractive grâce à l’interprétation de James Spader qui injecte une assurance et une complexité dans un récit qui manque singulièrement de consistance.

Se construisant sur le mystère et le secret, The Blacklist peine à voir son univers s’étendre et s’étoffer. Les scénaristes passent dès lors plus de temps à préparer ce qui va arriver plutôt qu’à bien développer ce qui se déroule dans chaque épisode.

Il n’y a rien d’étonnant à ce que les autres protagonistes du show rencontrent eux aussi des difficultés à s’épanouir dans un tel environnement. On ne peut nier que Red aura influé sur Liz dans sa façon d’agir, mais la problématique est à peine abordée. Comme le criminel, Liz décide de cultiver le secret, autant pour se protéger que pour affirmer sa position. Cependant, encore une fois, les scénaristes peinent à tirer profit de cette situation. Le timing est un gros problème de The Blacklist qui a une tendance à dévoiler ses cartes trop tardivement, ne pouvant alors véritablement creuser les répercussions psychologiques.

Sur ce sujet, les problèmes d’addiction de Ressler sont traités avec trop de détachement, malgré une certaine gravité. L’approche est classique, et l’agent ne ressort pas plus fort ou plus intéressant de cette épreuve, bien qu’il la traverse tout seul. C’est le genre de développement qui frôle presque l’anecdotique, alors même que les personnages en ont besoin pour exister. Qu’il s’agisse de Ressler ou d’un autre membre de l’équipe du FBI, les scénaristes se refusent définitivement à leur consacrer plus de temps qu’en saison 1, les rendant toujours aussi dispensables.

Cette première partie de saison 2 de The Blacklist s’inscrit alors dans la continuité de la précédente. En s’enfonçant dans les secrets et les doubles jeux au détriment d’approfondissements pour les personnages, l’équipe créative met à l’épreuve la formule du show. On peut se demander alors jusqu’où ils pourront aller avec Red sans jouer, à l’occasion, cartes sur table.