Liz reçoit des informations par Tom qui devraient lui permettre de localiser Berlin. Elle en parle alors à Red afin qu’il puisse enfin tuer son ennemi, mais il monte de son côté son propre plan.
La première partie de cette seconde saison n’aura finalement pas été très longue. Seulement 8 épisodes pour arriver à conclure quelques intrigues, pour ne pas dire la majorité d’entre elles. The Blacklist vient en effet de nous livrer une conclusion qui aurait sans problème trouvé sa place dans un season finale.
Cette fin n’est pas réellement surprenante quand on regarde le peu qu’a apporté Berlin. Avoir sa storyline bouclée après tant de teasing sur son arrivée est naturellement frustrant, mais quand on fait le point sur ce que les scénaristes ont fait avec ce méchant diabolique, il est difficile de ne pas voir la tournure prise par les évènements comme étant la seule voie pertinente à suivre.
Bien entendu, pour arriver à ce résultat, il était nécessaire de faire ce qui est relativement rare dans cette série : aplanir la situation à l’aide de révélations soigneusement dosées. Il ne faut pas s’inquiéter, Red ne va pas soudainement arrêter d’être ce génie de la digression, ce maitre du cryptique, cet artiste de la fausse piste. D’ailleurs, dans cet esprit, c’est avec une absence quasi totale d’étonnement que l’on découvre que les actes de Berlin ouvrent une porte menant vers un danger inédit et de potentiels ennemis, sans que l’on puisse avoir le début d’une idée de ce que tout cela signifie véritablement pour la suite.
Concrètement, l’intrigue Berlin est à court de carburant, car il n’y a plus assez de mystères pour alimenter le mythe. Ce dernier est devenu un homme de chair et de sang, il est mortel et a des faiblesses. Il ne sert dès lors plus à rien. Le remplaçant a le mérite de ne pas être un homme seul, il s’agit d’une obscure organisation que l’on a déjà fréquentée, sans vraiment saisir sa place.
Il y a donc de quoi faire pour étoffer la mythologie du show de façon notable. The Blacklist est un hit et la manière dont l’histoire est gérée suggère que les scénaristes avaient besoin de faire le ménage pour garantir qu’il y aurait de quoi véritablement tenir la distance avec leurs mystères. Malheureusement, cela laisse penser que rien ne va changer dans la série, à l’exception du fait que Berlin fait désormais partie du passé. Ce sera peut-être l’occasion de réinventer le show, mais rien ne permet d’imaginer que cela sera le cas quand on voit la façon dont ce début de saison fut construit.
Dans cet esprit, on peut d’ailleurs regretter la manière dont Tom a été utilisé, car cela est symptomatique d’un problème récurrent dans la série. Liz et son mari n’ont ainsi pas saisi l’opportunité d’avoir une véritable conversation. Leur relation est sans surprise chaotique et, malgré le fait qu’ils n’avaient rien d’autre à faire que discuter, ils ne l’ont pas fait, laissant à la place un vide qui ne sera pas comblé dans l’immédiat. Cette façon d’esquiver ce type de confrontation est typique dans la série, car si les différents protagonistes faisaient autre chose que parler du dernier ennemi à abattre, ils pourraient bien être poussés à affronter leurs propres problèmes. Apparemment, cela n’a pas sa place dans le show à l’heure actuelle et, par conséquent, les développements des personnages sont assez limités.
Dans cet esprit, la storyline utilisée dans l’épisode The Scimitar (2.07) se centrant sur l’agent Navabi ne nous dévoile rien de plus sur elle. Elle a sa propre chasse à mener et on nous demande d’être concernés par cela, mais rien n’a été introduit afin d’expliquer pourquoi on devrait être investie dans son histoire. Une fois de plus, on ne parle que d’un criminel de plus à abattre et suggérer une quête personnelle n’est pas suffisant pour rendre cela palpitant.
Au bout du compte, The Blacklist ne change pas, mais nous offre une porte de sortie en résolvant l’affaire Berlin. À partir de là, le peu qui reste en suspens est trop abstrait pour qu’on puisse regretter de ne pas savoir la fin – à moins que l’on soit obsédé par apprendre la vérité sur les parents de Liz, ce qui n’est plus vraiment un sujet d’actualité dernièrement. Quoi qu’il en soit, la série conserve ses qualités et ses défauts, la constance à ce niveau est quelque peu irritante, car les scénaristes ne paraissent pas chercher à prendre de véritables risques, comme donner l’impression que le FBI n’est pas qu’un simple accessoire, par exemple.
De retour le 1er février sur NBC, cette saison 2 doit à présent se relancer avec de nouvelles énigmes, ce qui ne devrait pas être trop difficile.