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The Bridge : de Juarez à El Paso (saison 1)

The Bridge - The Bridge : de Juarez à El Paso (saison 1)

Sonya Cross de la police d’El Paso est obligée de travailler avec Marco Ruiz de Juarez quand un corps est retrouvé sur le pont servant à relier le Mexique aux États-Unis. Le tueur ne s’arrête pas là et se fait de plus en plus remarquer.

Adaptation américaine de la série Danoise/Suédoise Bron-Broen par la chaine FX, The Bridge nous entraine entre le Mexique et les États-Unis, entre El Paso et Juarez – la capitale mondiale du crime. Un cadavre déposé à la frontière entre les deux pays va alors unir un duo de détectives, Sonya Cross et Marco Ruiz, qui traque un meurtrier agissant des deux côtés.

Reprenant le concept de la série qu’elle adapte en lui fournissant une conjoncture socio-économique et politique bien différente, The Bridge s’affirme sans tarder au travers de son climat particulier. Entre l’immigration, les crimes irrésolus et une condamnation de la corruption, la série a de quoi parler et ne se prive pas pour exploiter ces thématiques dans une certaine limite. Il faut dire que le show se focalise avant tout sur ses personnages et rend toute l’affaire très personnelle.

Il est donc préférable d’accrocher au duo Sonya/Marco pour réussir à s’immerger dans cette histoire et ce n’est pas nécessairement aidé par le fait que Sonya est justement socialement handicapée. Bien que cela ne soit jamais dit ouvertement durant cette première saison, la détective de la police d’El Paso souffre du syndrome d’Asperger – une forme d’autisme. Quoi qu’il en soit, Marco est suffisamment sympathique pour compenser la distance créée par sa partenaire et pour nous servir de guide dans son univers où tout est relativement nuancé.

Capturer le tueur est bien entendu une priorité, mais cela n’est pas non plus la seule chose qui rythme les épisodes. Des personnages secondaires évoluent ainsi en parallèle. S’ils sont tous liés à un moment ou un autre à l’investigation, c’est loin d’elle qu’ils prennent une véritable dimension. Le problème est qu’ils sont avant tout là pour étoffer l’univers du show, pour l’aider à survivre au-delà de la première grosse affaire, car le but est d’aller plus loin que la série originale et d’affirmer une indépendance créative. Dans ce sens, cela est efficace, mais il faut avouer que ces storylines secondaires sont occasionnellement des distractions inutiles et parfois même irritantes.

Quoi qu’il en soit, The Bridge fonctionne surtout pour son côté policier et, de cette manière, elle parvient à trouver son style sans tarder et à tirer son épingle du jeu par la même occasion. Néanmoins, on peut regretter que, malgré le contexte propice à cela, les scénaristes se refusent le plus souvent à politiser leur propos. Le matériel était présent, les sujets sont effleurés, mais aucune position n’est réellement affirmée et argumentée. Cela empêche l’ensemble de gagner une pertinence qui lui aurait indéniablement permis de s’élever au-dessus de ce que les poncifs de son genre imposent.

En dehors de cette décision créative regrettable et de quelques légers égarements, cette première saison se montre des plus engageantes, du moins durant sa plus grande partie. En effet, l’investigation principale se termine au bout de 11 épisodes et les deux restants sont là pour poser les bases pour la suite. Cela fonctionne moyennement bien puisque la direction dans laquelle les scénaristes veulent nous entrainer n’est pas très claire. Néanmoins, tant que Sonya et Marco restent ensemble, il n’y a pas de raison de lâcher le show.

Au final, cette première saison The Bridge n’exploite pas complètement son potentiel, mais elle délivre tout de même un ensemble relativement efficace et accrocheur. D’ailleurs, Diane Kruger et surtout Demián Bichir font vraiment beaucoup pour cela, s’imposant comment étant les atouts majeurs du show. En tout cas, si la suite parvient à s’affranchir totalement de la série originale, comme cela semble être envisagé, il y a de très bonnes bases de posées dorénavant pour que la série se fasse une place notable dans son genre.