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Séries The Collection : La mode de l’après-guerre peine à séduire (pilote)

The Collection : La mode de l’après-guerre peine à séduire (pilote)

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The Collection Saison 1 - The Collection : La mode de l'après-guerre peine à séduire (pilote)

Première série originale d’Amazon UK, The Collection a été produite par France Télévisions et arrive donc finalement sur France 3 pour nous plonger dans le Paris de l’après-guerre au sein de la maison de haute couture de Paul Sabine.

Malgré le sujet, le casting et les producteurs, nous retrouvons un américain à l’écriture, Oliver Goldstick — scénariste et producteur sur Pretty Little Liars. Un fait important, car le pilote de The Collection ne peut pas s’empêcher de parler de Paris comme seul un étranger pourrait le faire.

Cela dit, la ville n’est pas le sujet principal de la série. Dans l’âme, celle-ci veut être un drame familial et se centre ainsi sur le clan Sabine. Paul (Richard Coyle) est la figure publique de la maison de haute couture qui porte son nom. Claude (Tom Riley) est son frère, le designer génial qui fournit l’art, mais reste dans l’ombre. Yvette (Frances de la Tour) est leur mère qui les contrôle d’une manière ou d’une autre. Enfin, il y a Helen (Mamie Gummer), la femme américaine de Paul.

À tout ce petit monde s’ajoutent les employés de la maison Sabine, mais également un photographe de Life Magazine (Max Deacon), quelques clientes et autres investisseurs.

Sur le papier, The Collection semble nous promettre l’histoire de la renaissance de la France à travers la mode. À l’écran, puisque nous avons affaire à un period drama moderne, il y a de la romance, des thématiques presque trop contemporaines, des intrigues aux ramifications mystérieuses et même un mort ; mais derrière les jolis costumes, il est difficile de discerner dans ce pilote ce que doit être la série.

L’ensemble s’éparpille, s’égare en effet de style et souffre du fait que ceux qui sont aux commandes veulent absolument nous faire savoir qu’ils ont un souci du détail poussé. Ils ne peuvent pas s’empêcher à travers la mise en scène, mais également les dialogues, d’insister sur des éléments d’époques. Cela doit servir à alimenter la conjoncture d’après-guerre, mais le résultat est mitigé de ce côté.

Cela dit, il est difficile devant ce pilote de The Collection d’oublier un instant en quelle année l’action prend place. Par contre, déterminer les enjeux est donc moins évident. Si le scénariste à la main lourde quand il est question d’insinuer que Paul Sabine n’est pas l’homme qu’il parait être, il peine à véhiculer le véritable poids dramatique que cela doit avoir. Et c’est quelque chose qui touche toutes les storylines esquissées dans ce pilote.

Concrètement, ce premier épisode nous suggère que des choses pas nettes se déroulent sous notre nez tout en cherchant à nous en mettre plein la vue. Dans ce sens, The Collection souffre d’un excès de zèle qui ne produit pas le résultat escompté. Difficile alors d’être conquis par ce voyage dans le temps qui utilise ses éléments les plus séduisants de son pitch de départ pour dessiner une carte postale qui est vite entachée par la mise en place d’intrigues nébuleuses et par les clichés qui n’aident ni les personnages ni le show.

En dépit de tout cela, même si The Collection n’a clairement pas les moyens de remplir ses ambitions, elle a l’avantage de proposer une histoire qui prend place dans un environnement qui peut intriguer. Reste à voir si celui-ci sera bien employé ou si l’écriture maladroite de ce pilote se propagera aux 9 épisodes suivants, rendant l’ensemble tristement plat.