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The Firm – Pilot/Chapter Two (1.01 & 1.02)

The Firm Pilote 101 - The Firm - Pilot/Chapter Two (1.01 & 1.02)

Après 10 ans dans le système de protection des témoins, la famille McDeere a retrouvé une vie normale. Mitch a monté sa propre firme et se dédie à présent aux affaires criminelles. Le business prend doucement, mais une firme importante vient lui proposer un deal qui peut difficilement refuser.

Environ deux décennies après le livre de John Grisham et le film de Sydney Pollack, La Firme est de retour sous la forme d’une série. Elle s’inscrit d’ailleurs dans la suite du long-métrage dont la conclusion était différente de l’œuvre d’origine. Bien entendu, Tom Cruise n’a pas repris le rôle, c’est alors Josh Lucas qui est devenu Mitch McDeere.

On reconnecte donc avec Mitch, maintenant qu’il a retrouvé une vie normale. Il n’est cependant pas nécessaire d’avoir vu le film pour comprendre ce que le personnage a traversé, car la série s’ouvre sur un quart d’heure d’exposition qui souffre d’un manque cruel de finesse, mais qui a le mérite d’être exhaustif – répondant à toutes les questions que l’on pouvait se poser, et même les autres. C’est totalement tiré par les cheveux, les scénaristes en faisant beaucoup trop pour tenter de coller à l’histoire à laquelle ils veulent se raccrocher. Cela dit, le contexte est installé et, dans le processus, des enjeux sont également introduits pour la saison.

Enfin, enjeux est peut-être un terme un peu fort, puisque c’est assez vague. Il apparait cependant clairement que l’idée est de suivre une grosse affaire impliquant la nouvelle (et diabolique) firme à laquelle Mitch est associé et d’avoir en parallèle des petits dossiers différents à la semaine ou presque. L’aspect procedural reste encore à bien définir, mais tout est fait pour que cela fonctionne ainsi, du moins, le temps que le plus gros morceau de l’intrigue prenne de l’ampleur.

En plus de ça, et certainement pour marquer visiblement sa différence, le pilote parait être construit de manière à nous faire comprendre que la série va se reposer sur une certaine complexité morale qui dépasse les limites du tribunal. Ici, l’accent est étonnement porté sur le père de la victime et sur la façon avec laquelle Mitch doit négocier sa voie autour des lois. Dans le film, c’est un peu de cette manière qu’il avait trouvé sa porte de sortie, mais c’était surtout par désespoir. Dans la série, naviguer à la frontière devrait devenir une routine, si elle parvient à s’accorder avec la conscience du héros qui est un peu irritante et binaire par moment, et constamment du bon côté. Mitch veut bien faire et il est hanté par son passé, mais ça ne servait pas à grand-chose d’insister à ce point, on pouvait le comprendre avec moins de répétitions.

Enfin, puisqu’il s’agit d’une sorte d’adaptation, on retrouve les autres protagonistes, à savoir, Abby McDeere qui parait avoir trouvé un tempérament plus modéré avec les années ; Ray McDeere qui joue à fond sur les deux traits principaux qui le définissent, et on peut espérer qu’il ira plus loin que ça ; et Tammy, jouée par une Juliette Lewis qui canalise assez bien sa Holly Hunter intérieure circa 1993.

The Firm se présente donc comme étant bancale, mais elle possède une direction convenablement mise en avant. Étrangement, à plus d’un niveau, elle semble s’inspirer de Murder One. Cela vient probablement du fait que les épisodes sont nommés de la même façon et que les deux commencent avec une construction à deux vitesses. Cela dit, ce n’est pas le remake d’une vieille série ici, mais suite d’un long-métrage qui n’en réclamait pas nécessairement une. C’est peut-être ce dernier point qui dérange au premier contact, car en plus de nous demander d’adhérer à sa mise en place maladroite, ce premier épisode force trop sur les connexions avec le film – même si les références sont modérément présentes. Concrètement, ça donne un mélange qui n’est pas indigeste, mais qui est tout de même trop lourd pour son propre bien-être. Reste à voir si les scénaristes parviendront à se débarrasser rapidement du surplus de bagages ou s’ils vont s’écrouler sous son poids.