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Bilans de Saisons The Girlfriend Experience ou la sensuelle série de Starz

The Girlfriend Experience ou la sensuelle série de Starz

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the girlfriend experience saison 1 - The Girlfriend Experience ou la sensuelle série de Starz

Il est surprenant qu’une série qui ne révolutionne en rien les thématiques sur la prostitution parvienne à être aussi captivante. Cela ne veut pas dire que la première saison de The Girlfriend Experience n’est pas excellente, seulement que le traitement de son héroïne est une réussite. Le reste n’est pas transcendant et rappelle assez rapidement Secret Diary of Call-Girl, malgré son ton diamétralement plus sombre.

Basée sur le film éponyme de Steven Soderbergh, la série suit l’évolution de Christine (Riley Keough), une étudiante en droit et stagiaire dans la firme Kirkland & Allen alors qu’elle prend la décision de devenir une escort pour des clients fortunés. Concilier ses deux univers se révèle plus compliqué que prévu et ce n’est plus qu’une question de temps avant qu’elle ne soit forcée à faire un choix pour son avenir, ce qui pourrait avoir des conséquences irrémédiables.

Sensualité exacerbée

Chaine payante qui s’est fait un nom avec Spartacus, il n’y a aucune surprise à ce que Starz use de sa liberté pour dépeindre les tribulations de Christine le plus crûment possible. Cela est retranscrit par l’accumulation de séquences érotiques qui cherchent tant bien que mal à faire avancer le propos. Le problème est qu’il y a une certaine gratuité dans la façon dont cela est présenté, ce qui force souvent à se poser la question de leur utilité.

Bien sûr, il est nécessaire pour bien comprendre Christine d’en passer par là. Il aurait été préférable que sur le long terme, un sentiment de cohésion ressorte de la sensualité exacerbée de l’héroïne. L’impression qu’il ne s’agit souvent que d’une manière de remplir le quota se fait ressentir assez rapidement au cours de cette saison 1 de The Girlfriend Experience, encore plus quand l’intrigue se départit de toute la présentation du travail d’escort pour se concentrer sur du drame à échelle humaine.

Consentement mutuel

The Girlfriend Experience s’affirme en se concentrant sur Christine et les conséquences de ses choix sur sa vie. S’il apparaît clair dès le début qu’elle va devoir faire face à différents obstacles, la voir embrasser peu à peu sa carrière d’escort et se débattre avec la conception que la société peu en avoir est tout à fait plaisant. Le show parvient presque à avoir un avis légèrement politique sur la question. Non pas qu’il fasse avancer le propos dans un sens ou dans un autre, mais ce choix professionnel pour Christine est une décision réfléchie et assumée.

Riley Keough interprète d’ailleurs à la perfection la dualité qu’impose son travail secret. La froideur qu’elle injecte à son personnage est à la fois étrange et complètement fascinant en cela qu’il force à se poser des questions sur la place et la véracité de ses émotions. C’est encore plus souligné par sa descente aux enfers et les événements dans la firme pour laquelle elle est stagiaire. La frontière entre ce qui relève de ses choix et ce qui lui a été imposé suite aux erreurs qu’elle a commises est assez fine pour créer le doute sur son implication et sur l’évolution de sa psyché.

The Viewer Experience

Avec sa première saison, The Girlfriend Experience fascine autant qu’elle laisse perplexe. Le travail sur la photographie et l’impeccable jeu d’acteurs élèvent le niveau du show, mais il est impossible de ne pas se sentir frustré par le manque de positionnement des scénaristes quant à ce qu’ils souhaitent raconter.

La vérité est qu’il est difficile de tirer quoi que ce soit de ces treize épisodes tant l’expérience place le spectateur dans le rôle d’un voyeur. Cela ne veut pas dire que l’ensemble se révèle insatisfaisant seulement que l’intérêt pour le sujet doit être sincère au risque de se laisser envelopper par l’ennui.