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The Good Place Saison 2 porte la comédie au Paradis

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The Good Place Saison 2 Eleanore et Michael - The Good Place Saison 2 porte la comédie au Paradis

Cet article couvre la première moitié de la saison 2 de The Good Place et contient des spoilers.

Lancée l’an dernier sur NBC, The Good Place nous entraine dans un endroit semblable au Paradis où atterrit par erreur Eleanor Shellstrop (Kristen Bell). Elle est accueillie par Michael (Ted Danson), l’ange concepteur du lieu qui veut que tout soit parfait. Le problème est que Eleanor est une mauvaise personne et elle doit prétendre être celle qu’elle est censée être tout en devenant meilleure grâce à son « âme sœur » Chidi (William J. Harper) et son « amie » Tahani (Jameela Jamil). Si elle n’y arrive pas, elle pourrait ruiner ce lieu parfait et être envoyée dans The Bad Place.

La première saison débute doucement pour épouser au fur et à mesure une douce folie dans son histoire rocambolesque. Si l’humour se fait de plus en plus présent et constant, notamment grâce au duo Jianyu (Manny Jacinto) et Janet (D’Arcy Carden), le twist final de la saison porte la narration à tout autre niveau, à la fois philosophique et absurde.

En ce début de saison 2, Michael a donc rebooté la mémoire des pensionnaires humains qu’ils voulaient torturer dans ce qui se révélait être finalement The Bad Place. Chaque personnage était présent pour être martyrisé par les autres, dans une narration proche de Huis-clos, la pièce de théâtre de Jean-Paul Sartre. Avec Michael, l’Enfer, c’est bien les autres et il compte reproduire le schéma jusqu’à l’infini pour arriver au supplice parfait.

En découvrant continuellement son stratagème, Eleanor met à mal les plans de Michael. Le double épisode qui ouvre cette saison 2 rejoue le schéma de la première saison pour alors montrer l’incapacité du « démon » à mener son plan à bien sans pour autant aller à la répétition. Le brio de la situation et de la série est de jouer du fait que le spectateur connaît désormais le twist contrairement aux personnages et s’amuse (beaucoup) de voir comment tout cela déraille.

Loin de perdre son mordant, la série redouble d’efforts pour faire rire et relancer son intrigue dans une direction inédite. Face à son incapacité à réussir son vil dessein, Michael décide de s’allier dans Team Cockroaches (2.04) aux quatre humains pour maintenir les apparences et sauver leur peau face à Vicki (anciennement Good Eleanor et désormais Singing Mayor) et les autres « démons ». The Good Place retourne alors toute la mythologie construite précédemment pour que l’on en voie l’envers (et qu’elle s’étende par la même occasion).

En ce sens, Dance, Dance Resolution (2.03) est un tour de force narratif. Michael reboote sans cesse sa chambre de torture pour aboutir constamment à un échec. Eleanor, Chidi, Tahani et Jianyu peuvent être dans n’importe quelle configuration, ils vont se rassembler et s’entre-aider. L’épisode excelle dans ses saynètes nous présentant les différentes tentatives, des bulles narratives aussi drôles qu’intelligentes et en accord avec ses personnages.

Cette réécriture constante des personnages, des liens entre eux, des intrigues et des lieux, impressionne, notamment avec sa proportion à créer des private jokes réellement drôles et subtiles. Voir Tahani et Jason se mettre en couple peut paraître facile et inutile mais quand Janet s’en mêle, ses multiples reboots la détraquant, le tout prend sens et forme un triangle amoureux aussi absurde que touchant. En ce sens, Derek (2.07) est un bijou de précision sur la douleur de l’amour non partagé, exacerbé par une interface numérique se découvrant des sentiments. Magique.

Janet, véritable atout, est l’élément qui allie la farce à l’œuvre dans la série (ses gags aussi puérils, inattendus qu’hilarants) et cette crise existentielle qui anime chacun de ces personnages. Michael ne peut changer ses victimes ni les maîtriser. The Good Place, par des leçons d’éthique données par Chidi, semble nous dire que changer est un processus complexe où l’on doit faire face à ses propres contradictions et démons, et elle le fait dans une bonne humeur incroyable.

En plus de mêler Sartre et Molière dans une sitcom, The Good Place nous propose aussi de très beaux portraits de personnages. Janet and Michael, le sixième épisode, est ainsi une très belle ode à l’amitié entre deux personnes qui se découvrent des sentiments alors qu’ils sont respectivement une page blanche robotique et un faux humain sans cœur. Pourtant, au contact les uns des autres, ils évoluent et les partitions de Ted Danson et D’Arcy Carden les imposent comme les grands gagnants de ce début de saison.

Avec ce début de saison 2, The Good Place montre que son twist était loin d’être gratuit et que les scénaristes pensent le futur avec intelligence. Pour parvenir à cela, ils n’hésitent pas à déconstruire point par point ce que la saison 1 avait mis en place pour nous proposer de nouveaux angles de visionnage et de nouvelles perspectives narratives et comiques. La série s’installe alors définitivement comme pouvant proposer quelque chose de profond, drôle et réellement novateur. Vite, la suite.

La saison 2 de The Good Place se poursuit sur NBC à partir du jeudi 4 janvier 2018.

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