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Séries The Killing : L’histoire de deux flics en quête d’une maison

The Killing : L’histoire de deux flics en quête d’une maison

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Voilà moins de deux semaines que Netflix a mis en ligne Seven Seconds, série policière se focalisant sur les problèmes raciaux existants entre les forces de l’ordre et ceux qu’elles servent. Il s’agit également de l’adaptation de la série russe The Major de Yuri Bykov.

Derrière Seven Seconds se trouve la créatrice Veena Sud qui n’en est pas à son coup d’essai en termes d’adaptation (et de collaboration avec Netflix) vu qu’on lui doit également The Killing, version américaine de l’inimitable Forbrydelsen.

Celle qui fut diffusée entre 2011 et 2014 — sur AMC, puis sur Netflix — a connu des débuts mouvementés avant de véritablement trouver son ton pour mieux s’imposer au milieu des séries policières.

De quoi parle The Killing ?

Reprenant le point de départ de Forbrydelsen, The Killing commence avec le meurtre de Rosie Larsen à Seattle. Sur le point de partir, la détective Sarah Linden doit faire équipe avec son remplaçant Stephen Holder pour découvrir le coupable. Alors que la famille doit faire son deuil dans des conditions impossibles, l’enquête est compliquée par la prochaine élection et l’implication d’un des candidats dans l’affaire.

Le pitch de base de Forbrydelsen n’est pas ce qu’il y a de plus original — et par conséquent, il en est de même pour sa version américaine. C’est cependant grâce à son approche narrative combinée à une ambiance particulière et un lead mémorable que la série danoise devint un incontournable dans son genre.

Ce fut plus difficile pour The Killing qui peinait à reprendre efficacement les composants de la série originale en les adaptant à la sauce américaine. Le choix — attention spoilers — de ne pas conclure l’affaire Rosie Larsen au terme de la première saison — fin spoilers — donna le jour à une controverse sur le coup assez légitime.

En somme, The Killing peinait à s’émanciper du matériel d’origine. Cependant, sa décision la plus discordante fut — et c’est tant mieux — celle qui lui permit de trouver sa voie. Soutenue par Sofie Grabol (mythique interprète de Sarah Lund) venue faire une apparition symbolique au début de la saison 2, la série de Veena Sud va sortir de l’ombre de son ainée pour trouver sa voie.

Linden et Holder, les 2 bonnes raisons de regarder The Killing

The Killing se démarqua grâce à son duo de flics torturés. Ce qui commença par une collaboration forcée évolua sous nos yeux pour donner le jour à une association aussi improbable que naturelle et nécessaire pour l’un comme pour l’autre.

Avant tout, Linden et Holden s’imposent à nous comme deux êtres brisés par de multiples traumatismes qui ont fait d’eux des adultes dysfonctionnelles. Sara Linden est la flic obsessionnelle qui voit ses actions être questionnées par son collègue. Holder est un homme au bord du gouffre et prêt à retomber dans ses mauvaises habitudes, mais qui est retenu par sa partenaire qui le pousse à vouloir devenir un meilleur enquêteur.

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Au fil des épisodes se développe une relation de confiance qui sera mis à l’épreuve plus d’une fois mais qui résistera à tout. Linden et Holder vont traverser vents et marées ensemble, se poussant l’un et l’autre à se confronter à leurs démons pour mieux les surmonter.

Sarah Linden et Stephen Holder, c’est également la parfaite alchimie entre Mireille Enos et Joel Kinnaman. Un duo d’acteurs à la solidité remarquable qui se complète d’un bout à l’autre pour donner le jour à la dynamique si particulière des deux détectives. Qu’importe où les scénaristes conduisaient l’enquête ou ses policiers, Enos et Kinnaman semblaient capables de prendre le pire et de le transformer en quelque chose de passionnant à suivre.

L’après Rosie Larsen ou les multiples vies de The Killing

Série à plusieurs vies, The Killing sera annulée deux fois pour être finalement sauvée à deux reprises. La première fois, après la saison 2, par AMC. La seconde par Netflix qui produira ainsi la quatrième et dernière saison.

Dans The Killing, il y a donc un avant et un après Rosie Larsen. Il est d’ailleurs tout à fait possible de regarder les saisons 3 et 4 sans avoir vu les deux précédentes. Elles se suffisent à elles-mêmes, nous racontant une histoire complète à chaque fois et, ensemble, couvrant un autre chapitre de la relation Linden-Holder.

C’est dans cet après Rosie Larsen que The Killing trouve définitivement sa voie en terme policier. Elle s’éloigne des fausses pistes (sans totalement les abandonner) au profit d’une exploration économico-sociale — d’abord en s’intéressant aux enfants des rues, puis en nous emmenant dans une école militaire. Elle donne corps à ses différents environnements en multipliant les portraits nuancés dans le but de mieux nous parler de la cellule familiale, des troubles émotionnels et de la place de la violence dans le quotidien.

A travers ses deux policiers et ses investigations, The Killing n’aura eu de cesse d’explorer les multiples formes que peut prendre l’autodestruction ainsi que ce qu’est réellement un foyer — les deux se révélant inexorablement liés.


Comprenant 4 saisons (pour un total de 44 épisodes), The Killing est une œuvre aussi imparfaite que ses deux flics tourmentés, mais qui a su, comme eux, trouver sa voie pour mieux nous emporter dans des histoires intenses sous le mauvais temps de Seattle. En examinant de plus près les démons de ses deux têtes d’affiche, The Killing a donné le jour à un duo mémorable que l’on était prêt à suivre n’importe où…