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The Knick : Method and Madness (Pilote)

The Knick 1x01 - The Knick : Method and Madness (Pilote)

Année 1900, New York. Après une opération qui s’achève par la mort de la patiente, le Dr J.M. Christiansen se suicide, laissant le Dr John Thackery à sa place à la tête de l’équipe chirurgicale du Knickerbocker Hospital. L’administration veut alors lui imposer un nouvel assistant de couleur.

Une nouvelle page se tourne dans l’histoire de Cinemax, la petite sœur de HBO qui était jusque-là spécialisée dans les séries B sexy. Avec The Knick, la chaine propose en effet le genre de drama de haute qualité qui a donné ses lettres de noblesse au câble américain.

Création de Jack Amiel, Michael Begler et Steven Katz, ce show médical historique a la particularité d’être réalisé par Steven Soderbergh, le polyvalent et prolifique metteur en scène américain qui a récemment décidé de laisser le cinéma derrière lui pour se tourner vers des horizons différents. Cela l’a donc amené sur The Knick où la fluidité de ses mouvements de caméra et son énergie – sans parler sa légendaire rapidité – lui permette d’exploiter son style sans avoir à véritablement changer.

Quoi qu’il en soit, si Soderbergh impose sa touche sur chaque image de la série, celle-ci a plus à offrir que ça, étant donné qu’elle se propose de nous plonger dans l’Histoire de la médecine, et ce, sans chercher à faire dans la dentelle. La chirurgie était proche de la boucherie à ses débuts et The Knick tente pas d’édulcorer cela.

Néanmoins, comme tout bon drama contemporain qui se veut de qualité, nous avons également le droit à des personnages qui ne sont pas unidimensionnels et qui sont utilisés pour aborder ses sujets sensibles, aussi bien d’un point de vue social que culturel.

Mené par Clive Owen qui domine l’image avec un charisme indéniable, ce pilote se propose ainsi de traiter de front ce qui était en jeu au niveau de l’évolution de la médecine en 1900, tout en nous parlant de races, de corruption, d’inégalités sociales et même un peu de religion. C’est une vision peu glorieuse que l’on nous offre de cette époque révolue, mais c’est terriblement efficace en termes de fiction télévisée.

The Knick a donc des choses à dire et ce premier épisode se disperse d’ailleurs un peu trop par moment de façon à couvrir toutes ses bases, mais l’ensemble tire véritablement profit de son excellent casting et de la réalisation léchée et dynamique de Soderbergh pour se montrer aussi immersif que direct. Le travail d’exposition est fait sans lourdeur et, même si dans le fond il s’agit avant tout d’une série médicale, l’angle historique et l’imagerie permettent d’apporter une touche de fraicheur au genre.

Au final, à moins d’être sensible à la vue du sang, The Knick offre une entrée en matière qui donne réellement envie de se plonger dans la suite. Ici, le cas médical est surtout un sujet d’expérimentation et c’est globalement ce qu’est cette série, autant pour Cinemax que pour Steven Soderbergh. Il ne reste plus qu’à confirmer que les qualités les plus criantes de ce pilote peuvent conserver de leur intérêt sur la durée, ce qui ne devrait pas être un challenge difficile à surmonter.