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The Leftovers : La guerre est déclarée (2.06)

The Leftovers saison 2 episode 6 - The Leftovers : La guerre est déclarée (2.06)

Focus sur Nora Durst et Erika Murphy, qui remplacent leurs maris respectifs et prennent le contrôle d’une situation de plus en plus tendue.

Si l’on peut retenir une chose de cette saison 2 de The Leftovers arrivé à ce stade, c’est la narration. Il ne s’est pratiquement pas déroulé d’épisode sans focus important sur l’un des protagonistes principaux. Lens ne fait pas exception à la règle, et nous en dit un peu plus sur deux forts personnages féminins de la série : Nora Durst et Erika Murphy.

On retrouve la première aux prises avec un scientifique un peu austère, venu faire des prélèvements chez les Garvey suite à la disparition des trois filles. Certaines personnes pensent que sa présence est suffisante pour causer les disparitions, et qu’elle en est indirectement responsable. Une bien dure épreuve pour elle, qui croyait avoir laissé définitivement derrière elle sa famille disparue. De plus, elle semble mal digérer l’injuste bannissement de Matt, qui se retrouve non seulement séparé de sa femme, mais également martyr de la communauté résidante au parc de Miracle. La fenêtre des Murphy en fera rapidement les frais.

C’est d’ailleurs avec une certaine surprise qu’Erika occupe le devant de la scène dans cet épisode de The Leftovers. Elle emboite le pas à son mari en tant que porte-étendard de la famille Murphy et assoit sa position face à son époux. Elle est utilisée pour faire progresser l’intrigue autour de sa famille et on en apprend ainsi un peu plus concernant le mystérieux vieil homme aperçu dans l’épisode 1, à qui Michael rendait visite. On nous fait vite comprendre que celui-ci a commis une faute grave vis-à-vis des Murphy (d’où son « exil » ?), et Erika signale à son fils qu’il ne devrait plus aller le voir sous peine d’attirer la colère de son père.

Et si cet énigmatique personnage était à l’origine de la haine de John ? On n’en apprend malheureusement pas assez pour tirer cette conclusion, mais la question se pose, et l’homme aura indéniablement un rôle important à jouer à l’avenir. Lors d’une collecte organisée à l’intention des disparus, le troublant sacrificateur refait encore son apparition, interrompu par Erika qui impose sa voix et fait part de son incrédulité face à des gestes qu’elle considère inutiles. En effet, il s’avère que l’homme a effectué un sacrifice animal peu de temps avant les départs du 14 octobre et beaucoup d’habitants pensent que cet acte a permis d’épargner la ville. De son côté, une femme continue de s’habiller en robe de mariée, en mémoire du 14 octobre où elle portait la même tenue. Beaucoup de cas semblables imprègnent la ville, et si John a montré par ses poings à quel point cela l’irritait, son épouse élève la voix, installant un peu plus la famille comme leader de la communauté.

Nora et Erika, deux personnalités fortes qui ne pouvaient que s’opposer. Verbalement tout d’abord, via une rencontre frontale qui permet à chacune d’en apprendre un peu plus sur l’autre. La confrontation manque toutefois de puissance, aussi bien d’écriture qu’émotionnellement, et ne restera pas dans les mémoires, là où le caillou lancé chez les Garvey ouvre les hostilités de manière plus sérieuse. La nouvelle opposition commence.

Malgré tout, je peste contre les apparitions plus que brèves de certains personnages qui n’ont pas le droit de s’effacer autant vu leur importance et le travail effectué sur eux en amont. Kevin Garvey tout d’abord, qui fait presque pitié tant il apparaît au bout du rouleau. Si le fait de se concentrer sur un personnage en particulier est source de nombreuses tares dans la série, il permet indéniablement d’avoir un autre regard sur la situation. Lorsque Kevin se confie à Nora à la fin, on ne voit pas Patti (point de vue de Nora), et observer Kevin avachi dans le canapé, au bord des larmes, en train d’avouer qu’il perd la tête fait mal au cœur. Même chose pour Matt qui, après un très bon épisode la semaine dernière, ne fait qu’une apparition fugace d’à peine deux minutes.

Lens, bien qu’assez réussi, n’arrive pas à passionner pour son sujet. La faute à un certain manque d’émotion (alors qu’elle dominait de toute part l’excellente première saison) et d’une stagnation dans le récit. Celui-ci évolue dans certaines voies en donnant des débuts de piste, pour laisser les autres sur le bord de la route. C’est un peu le souci de cette seconde saison, qui étudie les personnages les uns après les autres pour pouvoir les développer tranquillement. Le problème, c’est qu’à force d’isoler tout le monde face à ses démons, The Leftovers fait l’effet d’une déconnexion d’épisode en épisode, et peine à trouver une unité. Enfin, la bande-originale de Max Richter continue d’être recyclé et ne contient pas de nouveaux thèmes puissants, alors qu’elle constituait une part importante du bouleversement émotionnel de certaines séquences de la saison 1.

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