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Séries The Man in The High Castle Saison 4 : La fin des mondes (dernière saison)

The Man in The High Castle Saison 4 : La fin des mondes (dernière saison)

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The Man in The High Castle fut l’une des premières séries Amazon. Entre son lancement sur la plateforme et sa conclusion se sont écoulées 4 années au cours desquelles la scène politique américaine et l’univers du streaming se sont transformés.

Inspirée par l’œuvre de Philip K. Dick, la série nous délivrait une vision de la pire des réalités possibles lorsqu’elle est arrivée. Elle se termine en offrant une sorte d’aperçu de la direction que le monde peut encore emprunter — et une résistance qui se mène en continu.

La saison 4 de The Man in The High Castle reprend un an après les évènements ayant conclu la troisième. Inspirée par une vision d’un monde meilleur, la résistance poursuit son combat. Un nouveau mouvement, The Black Communist Rebels, a émergé pour combattre l’impérialisme japonais à San Francisco. Takeshi Kido (Joel de la Fuente) se retrouve pris entre son devoir pour son pays et ses liens familiaux, tandis que John Smith (Rufus Sewell) est attiré par le portail nazi menant vers un autre univers et la possibilité d’explorer une route qui ne fut pas prise.

Avec cette fois-ci Daniel Percival et David Scarpa au poste de showrunners (succédant à Eric Overmyer), The Man in The High Castle nous délivre sa saison la plus rythmée sans se départir de son allégorie. Au contraire, ces derniers épisodes replacent au centre de l’histoire ses interrogations plus philosophiques et poussent dès lors une partie des protagonistes à se confronter à ses propres choix et à devoir surtout en assumer les conséquences.

Plus que jamais, The Man in The High Castle questionne sur la place de l’homme. Comment les évènements façonnent l’individu que nous sommes ? Que peut-on faire si on apprend que l’on est la pire version de soi-même ?

Cette ultime saison de The Man in The High Castle reste focalisée sur la guerre et ses terribles effets. Destructrice de famille et de monde, elle est toujours là, comme si elle était impossible à éviter qu’importe la forme qu’elle prend. La résistance n’a d’autres choix que de continuer à se battre, encore et encore.

la saison déroule  un récit où les personnages sont le fruit d’un passé violent où la malléabilité des valeurs morales, les idéologies ou les expériences traumatiques le définissent et motivent leurs choix présents. Si certains ont pris la route de la résistance, d’autres ont opté pour la complaisance dans une tentative d’adaptation et de survie. Dans tous les cas, il semble que la route emprunté est quasi-impossible à quitter.

Les scénaristes de The Man in The High Castle multiplient dès lors les symbolismes sans négliger l’action, profitant de figures bien établies pour jouer sur les deux tableaux. Les questions plus existentielles sont toujours plus explorées auprès de Juliana Crain (Alexa Davalos) ou plus encore avec John Smith, mais cela ne veut pas dire que les autres sont en reste. Ce que signifie le sens du devoir avec Kido, la lutte pour la liberté avec Mallory (Frances Turner) et son mari Elijah (Cle Bennett). Mais même dans un pays libre, The Man in The High Castle ne nous vend pas une vision idéaliste et nous rappelle qu’il y avait des problèmes avant et qu’il y en aura après.

Au fil de ses 4 saisons, The Man in The High Castle a donné vie à une dystopie angoissante et réaliste. Elle a offert des portraits complexes et fascinants — John Smith est sa figure la plus emblématique, Kido juste derrière — refusant une lecture simple de la nature humaine au profit d’un univers exposant la richesse même de l’individu et des évènements et croyances qui le façonnent. En bout de route, les derniers épisodes poussent une dernière fois à se confronter aux décisions que l’on prend et ce qui en découle.

La série peut dès lors tourner une page de son histoire dystopique, se terminant néanmoins sur une note métaphysique libre à interprétation qui a de quoi décontenancer sur le coup. Au fond, au vu du sujet, elle est peut-être appropriée. The Man in The High Castle s’est construit sur un terrifiant « et si ? » qui nous rappelle que le monde est en continuelle évolution et que nos choix aident à forger un passage vers la lumière ou la pénombre.