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The Morning Show : Que vaut l’émission matinale d’Apple TV+ avec Jennifer Aniston et Reese Witherspoon ?

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The Morning Show Saison 1 Episode 4 - The Morning Show : Que vaut l'émission matinale d'Apple TV+ avec Jennifer Aniston et Reese Witherspoon ?

Avec son budget pharaonique de 15 millions par épisode et sa distribution prestigieuse (Jennifer Aniston, Reese Witherspoon, Steve Carell), il n’y avait pas de doute quant au rôle de The Morning Show au sein du lancement de la nouvelle plateforme de streaming Apple TV+. Elle est le vaisseau amiral d’une flotte de paquebots bien décidée à s’implanter dans un secteur en surchauffe. Mais, le sériephile n’est facilement corruptible, le budget c’est bien, la distribution cela compte, mais est-ce qu’il y quelque chose derrière tout cela ?

Tout débute par le renvoi de Mitch Kessler (Steve Carell), le co-présentateur de la matinale The Morning Show est accusé de harcèlement sexuel. Une nouvelle qui ébranle l’équipe de l’émission et la consœur de Mitch, Alex Levy (Jennifer Aniston), qui se bat pour se maintenir à son poste. L’arrivée d’une journaliste de terrain, Bradley Jackson (Reese Witherspoon), pourrait bien être la solution.

Éludons la question d’emblée, oui, le pilote de The Morning Show n’est pas très bon. Il est d’une part bien trop long (1 h 03) et, d’autre part, il n’est qu’une pure introduction. Ces deux éléments mis côte à côte donnent un épisode avec des longueurs, quelques facilités et qui ennuie un tantinet, mais tout n’est pas à jeter. Entre son empoignement du mouvement MeToo et certaines scènes toutes droites sorties de chez Sorkin, on sent un potentiel indéniable. La suite viendra confirmer cela avec un développement exponentiel de la qualité des épisodes. En effet, chaque épisode s’avère plus aiguisé, solide et réjouissant que le précédent, donnant ainsi un show franchement addictif et redoutable d’efficacité.

Sur la forme, The Morning Show est assez classique. On est face à ce que j’aime appeler une série « bourgeoise » : beau décor, réalisation soignée et casting au diapason. C’est finalement dans le fond que la création de Kerry Ehrin puise sa force. Au-delà du harcèlement sexuel décortiqué au travers du personnage de Steve Carrell, les épisodes évoquent le climat lourd de l’Amérique trumpienne — avortement, patriarcat et misogynie irriguent ces premiers épisodes. Surtout, ces sujets n’ont de cesse d’être traités de façon plus subtile et plus complexe par les scénaristes qui, après une introduction très « in your face », se rattrapent largement dans l’épisode 4 lors de l’interview de la victime de Mitch Kessler.

Série féministe qui repose avant tout sur les épaules d’une Jennifer Aniston qu’on a le plaisir de revoir dans un rôle plus dramatique et d’une Reese Withersppon assez géniale. Mais, The Morning Show se construit une belle galerie de personnages secondaires, Steve Carrell évidemment ; mais également Mark Duplass, producteur exécutif aux nerfs à vif ; Billy Crudup, patron de chaine aussi sournois que rusé ; ou encore Nestor Carbonell, le monsieur météo du programme ; et Jack Davenport en mari délaissé. On tend à espérer que ce petit monde prenne un peu plus d’ampleur lors des prochains épisodes.

Alors, oui, il est vrai que The Morning Show demande un peu de patience, est-ce le bon choix dans l’ère de la Peak TV ? Peut-être pas. Mais pour ceux qui auront cette persévérance, vous serez bien vite récompensé. Sa trajectoire ne peut qu’être encourageante et l’on espère fort que le reste de la saison ne cessera de faire croitre la qualité du show.